Roses de sang, roses d'Ouessant

Publié le par Martine

Roses de sang, roses d'Ouessant

Je n'aurais jamais pensé écrire ça un jour, moi qui suis une inconditionnelle des romans de Janine Boissard depuis de très longues années. Mais son dernier "Roses de sang, roses d'Ouessant" paru chez Fayard me laisse une étrange impression, comme une déception latente et j'en suis vraiment navrée.

Pourtant tous les ingrédients sont réunis pour nous faire vivre une belle histoire. De l'amour pour cette île à part, Ouessant, et entre Astrid jeune illustratrice d'albums pour enfants de 23 ans et Erwann, le "Seigneur" du manoir qui domine l'île; de l'amitié entre Astrid et sa "coéquipière" de choc Morgane; de l'affection entre Astrid et son grand-père qui lui a légué sa maison à Ouessant et entre la jeune femme et Solène, gardienne de la propriété; de la rivalité avec l'intrusion d'Erik avec qui Astrid a vécu quelques mois; du mystère avec la disparition d'Enora, épouse d'Erwann, et la présence silencieuse de Marthe, au service des propriétaires du manoir depuis de nombreuses années et qui porte une attention démesurée à Enora; et un récit qui n'est pas sans nous rappeler celui, troublant, de "Rebecca" la belle épouse décédée du séduisant Maxim de Winter née sous la plume de Daphné du Maurier. D'ailleurs, Janine Boissard l'évoque à quelques reprises dans ce roman, comme pour bien nous le faire remarquer et je trouve ça un peu dommage. D'où peut-être cette impression diffuse qu'on nous a mâché l'histoire.

J'y ai cependant apprécié la beauté des paysages, cette atmosphère particulière entre faune encore sauvage et civilisation. Comme un monde à part. 

J'y ai aussi retrouvé avec bonheur des thèmes chers à l'écrivain : une enfance chaotique, une adolescence entre rebellions et acceptation, une philosophie de vie proche de cette nature, entre respect, fierté de ses origines, loyauté et protection.

Mais j'ai ce goût amer en bouche, ce sentiment d'inachevé, de déjà vu, déjà lu, comme si l'écrivain avait été obligée de rendre sa copie très (trop?) vite et qu'elle n'avait pas eu le temps de nous accueillir, nous installer, nous imprégner vraiment de cette belle histoire.  

Une déception que j'espère bien oublier dans le prochain roman que Janine Boissard nous offrira.

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P
Il arrive qu'un auteur qu'on suit nous déçoive. Tous les livres ne sont pas égaux. <br /> J'ai eu le cas, par exemple, avec Grimaldi et Lugand. <br /> Le dernier Musso sorti en poche, un peu aussi, puisque je n'ai pas tout compris. <br /> Boissard, je connais peu. <br /> Bonne journée
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M
Hélas, oui. Merci pour ton avis de lecteur