Offshore

Publié le par Martine

Offshore

Petit détour par la Grèce au retour de ce Mois italien intense et visite rendue au commissaire Costas Charitos à Athènes où, sous la plume aiguisée de Petros Markaris, j'ai partagé sa dernière enquête "Offshore" publiée chez Seuil dans la collection Cadre Noir.

Depuis qu'un nouveau gouvernement a pris la tête du pays, la Grèce est enfin sortie de la lourde crise économique imposée toutes ces dernières années. L'argent revient dans les caisses et les premiers à en bénéficier sont les services de l'ordre, la police en tête. Une augmentation plus que bienvenue après tout ce temps passé à subir les restrictions budgétaires et à se serrer la ceinture. 

Le revers de la médaille pour Charitos, c'est qu'un nouveau sous-chef est nommé et, pour son supérieur direct, Guikas, la désillusion est d'autant plus grande qu'il pensait, à tort ou à raison, bénéficier enfin de cette nomination. Mais bon, la vie continue avec ses bons et ses mauvais côtés dont le premier concerne le meurtre, d'une balle entre les deux yeux, d'un cadre supérieur de l'Office de Tourisme. Enquête confiée à Charitos et deux coupables qui avouent un peu trop vite à son goût.

Le commissaire pourrait laisser passer si un deuxième meurtre sur la personne d'un armateur farouchement opposé au retour de son entreprise en Grèce n'était commis et l'enquête adjacente résolue tout aussi aisément. Ces résolutions pratiquement servies sur un plateau contrarient fortement Charitos qui doute vraiment que les coupables soient réellement ceux qui se présentent comme tels. 

Alors quand le journaliste et plus ou moins ami du commissaire, Sotiropoulos à présent à la retraite, est à son tour assassiné parce qu'il enquêtait d'un peu trop près sur les deux premiers meurtres, le sang de Charitos ne fait qu'un tour et il se fait un devoir de comprendre et de faire la vérité sur ces assassinats. Au risque de porter préjudice à sa fille Katerina qui vient enfin de trouver un poste dans un important cabinet d'avocat. Mais surtout pour enfin répondre à la question que sa femme, Adriani, lui pose (et qu'il se pose aussi) : d'où vient tout cet argent qui redore la situation économique de la Grèce? 

Je n'ai pas lu ce roman de Petros Markaris, je l'ai dévoré. J'ai tout aimé dans cette lecture qui m'a fait passer à tour de rôle du rire aux larmes. J'y ai apprécié l'ambiance, les embouteillages de retour à Athènes, la connivence entre le commissaire et son épouse, savouré la cuisine de cette dernière (ah les fameuses tomates farcies d'Adriani qui accompagnent chaque événement ou nouvelle importante pour sa famille et ses amis), partagé les contrariétés du commissaire face aux demandes et aux pointes d'ironie du nouveau sous-chef, versé une larme à la mort de Sotiropoulos, éternel empêcheur de travailler en rond du commissaire tant qu'il exerçait son métier de journaliste, et suis restée vraiment abasourdie par la fin que nous propose Markaris. Une fin que l'on souhaite n'être que fiction même si une petite voix intérieure s'amuse à nous faire penser que tout ceci pourrait bien être plus proche de la réalité qu'il n'en a l'air!

Bref, j'ai tout aimé dans ce roman. A tel point que je n'arrive pas à me résoudre de rester sans nouvelles de Charitos jusqu'à la parution de sa prochaine enquête et que je viens donc de me la commander dans sa version italienne qui vient juste d'être publiée chez nos amis transalpins!

 

Et ce n'est pas moi qui le dis!!!

Et ce n'est pas moi qui le dis!!!

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