Braqcœur(s): Escale à New York

Publié le par Martine

Braqcœur(s): Escale à New York

Comme souvent ce qui m'a convaincue de lire ce roman, c'est sa couverture et c'est avec une curiosité évidente que j'ai accepté la proposition de son auteure, Emily Audrin. Et je l'en remercie bien sincèrement car elle a réussi le prodige de me faire vivre une histoire totalement inédite.

Tout commence à New-York où Brett, en sa qualité d'inspectrice de police, est appelée à intervenir en urgence sur le site de la banque qui vient d'être braquée. Trop tard hélas. Le bilan est lourd, sanglant. Neuf personnes ont perdu la vie. 

Au côté du commissaire Douglass convaincu de savoir qui est à l'origine de cette véritable boucherie humaine, Brett commence à enquêter et surtout cherche à comprendre pourquoi l'alarme ne s'est pas déclenchée. Y avait-il un complice au sein de la banque ou s'agit-il d'un malheureux oubli? Face à l'avis tranché de son supérieur, Brett a fort à faire et doit agir avec tact et efficacité. Ce qui ne fait pas vraiment son affaire.

En effet la jeune femme est en plein questionnement personnel, sur sa vie, ses relations avec ses collègues, son célibat qui lui pèse de plus en plus et en particulier sur le trouble qu'elle ressent à chaque fois qu'elle se trouve en présence de la troublante et énigmatique Isy.

Vous l'avez compris, ce roman nous compte deux histoires en une. Une enquête difficile, et dangereuse et une révélation teintée de crainte et de doutes.

J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteure amène son sujet. De suite on est au coeur de l'action, du drame. C'est très dur et c'est pourquoi on apprécie pleinement le changement de rythme lié à la présentation de cette inspectrice, ancienne avocate, qui s'entend plus ou moins bien avec sa soeur Jane, patronne du bar où Brett a ses habitudes. 

Outre la conduite de cette enquête plutôt compliquée et aux multiples rebondissements, ce roman, c'est aussi l'histoire d'amour qui se tisse un peu plus à chaque fois entre Brett et Isy. Il ne nous faut pas longtemps pour comprendre cette attirance. Le talent, la force d'Emily Audrin, c'est de nous confronter à une femme, mal dans sa peau, dans ses liens aux autres, qui n'assume pas son homosexualité et en souffre. Brett est une femme attachante qui s'interroge beaucoup, qui craint pour son intégrité morale et physique, surtout par rapport à sa profession, qu'elle a choisi pourtant et dans laquelle elle excelle.

Ce roman, c'est une prise de conscience et la plongée dans un milieu très sombre. C'est les deux revers d'une médaille. D'un côté la douceur de certaines émotions, la tendresse, l'amour. De l'autre la brutalité, la bestialité, l'horreur.

Il y a beaucoup d'ironie dans ce roman, beaucoup de vérités et un fatalisme dont il faut se protéger et qu'il faut vraiment éviter. C'est très rythmé, très bien mené. C'est à la fois rapide et court. Intense.

Je ne sais pas si Brett va devenir un personnage récurrent sous la plume d'Emily Audrin. Ce serait bien vraiment car j'ai l'impression qu'on a encore beaucoup à vivre au côté de cette singulière enquêtrice. 

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E
j'aurais pu me laisser tenter aussi par cette couverture!
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M
Tu peux toujours :-)