A peine j'ouvre les yeux

Publié le par Martine

A peine j'ouvre les yeux

Troisième film vu pour les Tickets d'Or organisés par le réseau des médiathèques Valence Romans Agglo, "A peine j'ouvre les yeux" est un film de Leyla Bouzid avec Baya Medhaffar et Ghalia Benali dans les deux rôles principaux.

Film vu dans sa version originale en arabe, sous-titrée en français.

A Tunis, en Tunisie, au cours de l'été 2010, Farah, 18 ans, vient de réussir brillamment son bac. Alors que toute sa famille la félicite et la voit déjà lui faire honneur en devenant médecin, la jeune fille n'a qu'une idée en tête : s'investir complètement dans le groupe avec lequel elle chante en amateur et vivre enfin de la musique. Or les chansons que Farah interprète avec talent, composées par son petit ami musicien Vohrene, parlent toutes d'oppression du peuple et de désir de liberté. Ce qui n'est pas pour plaire aux autorités nationales. 

Faisant fi de l'inquiétude de sa mère, Hayet, avertie de la surveillance discrète à laquelle Farah et son groupe sont soumis, la jeune fille s'investit haut et fort dans son projet et découvre en même temps ses premiers émois amoureux dans les bras de Vorhene. Mais, peu à peu, la réalité la rattrape. Les pressions se font de plus en plus lourdes et précises. Les portes se ferment face au groupe de musiciens engagés. N'ayant pas hésité à transgresser l'interdit de Hayet, Farah se voit contrainte de quitter Tunis et d'aller vivre au côté de son père, contremaître dans une usine qui ne rejoint son foyer qu'épisodiquement. Mais le jour du départ de Farah n'est-il pas déjà trop tard?...

J'ai aimé regardé ce film dont l'action se passe quelques mois seulement avant la Révolution arabe. La situation du peuple tunisien y est présentée en toute lucidité et authenticité. Pas de faux-semblant, ni d'apitoiement, mais des faits et un regard objectif et clairvoyant. A travers la découverte de sa liberté toute neuve, de sa première relation amoureuse, de ses revendications chantées (criées) que tous se refusent à écouter par peur des représailles, on suit la jeune et volontaire Farah et en même temps on agit avec sa mère, Hayet, qui comprend les désirs et les émois de sa fille, mais dont la maturité, l'expérience et la connaissance de son pays et de ses lois ancestrales la poussent à tout faire pour préserver sa fille et la maintenir dans le droit chemin, celui dans lequel des siècles de soumission maintiennent la femme. 

Un beau film, rythmé par les chansons de Farah, sur la place de la femme dans la culture arabe, la liberté, et l'évolution d'une société déjà en marche.

A peine j'ouvre les yeux
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M
En plus de tous ces messages souvent ces films sont particulièrement esthétiques ... j'avais déjà noté
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M
Complètement! Tu as bien raison! Merci Manika!