L'enfant des Maures
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La Coupe du Monde de foot se poursuit et je continue Ma Coupe du Monde des Livres grâce à Cajou. Cette fois-ci, c'est un de mes défenseurs qui est mis en avant : L'enfant des Maures de Frédérick d'Onaglia.
Encore un roman paru chez Calmann-Lévy et qui, à mon sens, a toute sa place dans leur collection de romans du terroir "France de toujours et d'aujourd'hui", tellement son propos s'y prête!
Sa situation géographique d'abord: le Sud de la France, à Collobrières, un petit coin de paradis où, à la lecture de ce roman, on entend chanter les cigales. L'atmosphère chaude, ensoleillée, les descriptions des paysages, tout nous imprègne et nous enveloppe dans une ambiance méridionale qui se veut tranquille et apaisante. Mais...
Son histoire ensuite: deux soeurs contraintes de se retrouver au chevet de leur père, atteint de la maladie d'Alzheimer. L'une, Maurine, est médecin à Toulon et revient s'installer dans son village natal de Collobrières pour être plus proche de son père, y ouvrir un cabinet médical et, en même temps, aider sa soeur Carole qui se retrouve bien seule à présent pour gérer l'entreprise familiale de marrons glacés. Pour éviter la faillite, cette dernière doit absolument trouver de nouveaux investisseurs ou financements. Ce qui crée des désaccords supplémentaires entre elle et Maurine qui ne voit pas la gestion de l'entreprise sous cette perspective.
En même temps, comme si ces tensions liées à celles inhérentes à la maladie de leur père n'étaient pas suffisantes, Maurine apprend que les châtaigneraies du domaine familial sont également touchées par un parasite, le cynips, qui décime tout l'arrière-pays varois. Pour elle qui apprécie particulièrement le refuge que peuvent lui procurer ces arbres, aucune alternative. Elle doit tout faire pour vaincre ce fléau. C'est alors qu'elle découvre, au gré d'une conversation avec une de ses patientes, qu'un drame a bouleversé le village de Collobrières une trentaine d'années plus tôt. Un drame auquel sa famille, et son père, semblent intimement liés et dont Maurine voudrait bien connaître les tenants et les aboutissants. Alors quand elle commence à recevoir des lettres anonymes lui intimant l'ordre de ne pas chercher d'explication, c'est tout le contraire qui se passe. Maurine est plus que jamais déterminée à lever le voile sur ce terrible drame. Dut-elle pour cela se fâcher définitivement avec sa soeur et accepter les faiblesses passées de son père.
Ce roman, je ne l'ai pas lu, je l'ai dévoré. D'abord conquise par l'atmosphère décrite plus haut, cette ambiance estivale si justement transcrite. Et puis par le récit qui monte progressivement, qui nous entraîne on ne sait pas trop où mais dont il nous est impossible de nous échapper. L'intrigue, le mystère qui rôde autour de cet "enfant des Maures" est savamment distillé, entretenu pour nous amener lentement mais sûrement à le percer, comme le fait Maurine. Avec l'impression diffuse de lui tenir la main, de l'accompagner, d'être à son écoute, à son attente. Et d'avancer, coûte que coûte!
Un très beau roman encore que cet "Enfant des Maures". Une saga pour l'été mais pas seulement. Un auteur, Frédérick d'Onaglia, dont j'ai envie à présent de lire d'autres oeuvres. Et un roman comme je les aime et comme j'aimerai en lire plus souvent!