Maman ne répond plus

Publié le par Martine

Maman ne répond plus

Il est des livres, ou plutôt des personnages de romans, avec qui "ça accroche" tout de suite et pour lesquels on éprouve aussitôt une grande confiance et une encore plus grande complicité. C'est ce qui vient de m'arriver avec Isabelle, dite Zabou, l'héroïne de "Maman ne répond plus" premier roman de Fabienne Blanchut (déjà très connue et appréciée pour ses ouvrages à destination des jeunes lecteurs).

Ce roman, j'ai eu l'occasion d'en lire le début et, de suite, ça a fait tilt en moi. Je n'ai plus eu envie que de le lire, de retrouver Zabou au plus tôt. Et c'est là que je vais pousser un coup de gueule (pardonnez-moi l'expression). Vendredi dernier, j'ai visité toutes les librairies de Valence sans le trouver alors qu'il s'agit d'une nouveauté. Certes on pouvait me le commander mais, moi, ce que je voulais, c'était repartir avec. Tout de suite! Ce n'est que samedi matin, dans un dernier sursaut d'espoir, que je l'ai trouvé à l'Espace culturel d'une grande enseigne commerciale en un seul et unique exemplaire, coincé parmi de nombreux autres ouvrages. Je veux penser qu'il s'est bien vendu à Valence mais j'en doute fort. Enfin bref. Tout ça pour vous dire que j'ai passé un excellent moment avec Zabou et sa tribu et qu'elle (enfin, le livre) figure désormais en bonne place sur son étagère, bien exposé de façon à ce que je l'ai quasiment toujours à portée de vue. C'est dire si Zabou est (aussi) mon amie à présent!

Mais qui est-elle, cette Isabelle? 

On fait sa connaissance le jour de son 62e anniversaire. Un repas de famille qui réunit ses enfants Benjamin et Louise, leurs conjoints et enfants, sa belle-mère Josiane et son dernier boy-friend, Nicole dite Nicoucou sa grande amie et "veuve joyeuse" et son mari Michel, passionné de vélo et de courses cyclistes qui, pour l'instant, brille par son retard. Une situation qui pousse Zabou à se réfugier dans son cellier pour y cacher ses larmes et dévorer par poignées des bonbons en gélatine aussi bons qu'écoeurants. Et cette tristesse latente ne fait qu'empirer quand elle découvre le cadeau que lui offrent ses enfants (conseillés par Michel enfin arrivé), un bon pour un cours de yoga! Et que, quelques jours plus tard, Louise vient s'installer chez elle avec son fils, l'adorable Paul de 4 ans, après avoir découvert l'infidélité de son mari. 

Alors quand il s'agit pour Michel de suivre une étape du Tour de France à bord du camping-car loué pour les vacances, le vase déborde et Zabou fugue...

Qu'ajouter à tout ce que je vous ai déjà dit sur ce roman pétillant, drôle, émouvant? Que j'ai apprécié d'avoir, pour une fois, une héroïne de ma génération et de pouvoir assez facilement m'identifier à ses divers ressentis et réactions? Que j'ai ri spontanément aux boutades de Nicoucou mais que son amitié inébranlable m'a sincèrement émue? Que le fait que l'histoire se déroule en partie à Annecy n'a certainement pas été pour me déplaire? Vous pouvez en être assurés. 

Pour sa tendresse, sa douceur et son attention, il y a du Janine Boissard dans cette écriture. Mais aussi du Nicole de Buron pour sa dérision et plus encore son auto-dérision, son ironie, son humour et cet art de pointer du doigt là où ça fait mal tout en nous ouvrant la porte de l'espoir. C'est une écriture à la fois joyeuse, rafraichissante et terriblement proche et complice. Une plume à retrouver avec grand plaisir.

Du coin de son oeil caché sous son chapeau, Zabou m'accompagne et je vous invite à la rencontrer très vite, vous aussi.

Aux éditions Marabout, collection La belle étoile.

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