Une nuit en Crète

Publié le par Martine

Une nuit en Crète

En ce début mars, c'est un sympathique et très agréable voyage en "bonnes nouvelles" que j'entreprends de lundi en lundi. Un beau voyage dont la première étape m'a conduit jusqu'en Grèce, en Crète et dans les petites îles tout autour à la suite de Victoria Hislop  avec ce recueil "Une nuit en Crète" paru aux éditions Les Escales.

Ce recueil m'a été vivement recommandé par des lectrices du groupe La ronde des lectures sur Facebook et je les en remercie car j'ai vraiment passé un très bon et beau moment en compagnie des différents protagonistes de ces dix nouvelles. L'écriture de Victoria Hislop est très agréable, pleine de douceur, musicale, dépaysante. Ses descriptions sont merveilleuses. On vit vraiment le voyage à travers ses mots. C'est une heureuse découverte pour moi et je n'ai qu'une envie à présent, la retrouver bien vite dans un roman peut-être cette fois-ci.

Ce recueil nous emmène en Grèce et nous dépeint en toute simplicité ce qu'y fut la vie et ce qu'elle est à présent dans ce pays touché de plein fouet par la crise économique. Aucune concession, aucune fioriture ne perturbe ces récits. C'est de l'authentique et du vrai, un peu trop parfois même. Mais pourquoi devrait-on fermer les yeux sur cette réalité?, semble nous interroger l'auteur en substance.

Difficile de ne sélectionner qu'une "bonne nouvelle" quand c'est l'ensemble du recueil qui est excellent. Je pourrai alors vous détailler chaque nouvelle. Mais ce serait trop long. Je pourrai aussi vous les résumer. Mais ce serait trop court. Et, d'une façon ou d'une autre, cela ne rendrait pas hommage à la qualité de ces nouvelles. Alors j'en ai retenu deux dont je vais vous parler maintenant. Histoire de vous donner envie de lire ce recueil à vous aussi!

La première (et cinquième dans l'ordre de parution) a pour titre "Le periptero". Le periptero, c'est un kiosque à journaux, en l'occurrence ici celui que Giorgos tient 18 heures par jour depuis les années 1950. Au fil des ans, il a étoffé son commerce en y ajoutant des boissons fraîches, puis des glaces, très appréciées au plus chaud de l'été. Tout le monde connait Giorgos et Giorgos connait les habitudes de tous, ou presque. Depuis le décès de son épouse, il vit seul avec sa fille, Andriani. La jeune femme a grandi dans cet univers rempli de magazines. Son père lui a toujours permis de les lire avant tout le monde à la seule condition de ne pas les abîmer ou les froisser pour qu'il puisse les vendre ensuite. Et de fait, Andriani n'a jamais lu un roman, imprégnée comme elle l'a été par ces lectures de magazines "people" où la vie parait si facile, agréable et légère.  

Aussi lorsqu'un nouveau magasin de mobilier ouvre dans la petite localité, le luxe des salons, fauteuils, canapés exposés n'en finit pas de la faire rêver. Elle se voit tellement bien dans l'un d'eux, le rouge là tout en cuir! Mais il n'est pas question pour Giorgos de changer son mobilier. Surtout à ce prix! Alors quand le propriétaire du magasin invite Andriani à y entrer, lui propose de s'asseoir dans ce fauteuil et, ensuite, d'aller boire un verre tous les deux dans un bel établissement de la ville voisine et de s'y rendre à bord de sa Ford Cayenne de luxe, Andriani est aux anges. Et il n'en faut pas plus pour qu'elle cède aux avances de l'entreprenant Stakakis. Ce qui n'est pas du tout du goût de Giorgos qui sait par ailleurs que l'amant de sa fille est loin d'être aussi angélique que ce qu'il veut bien laisser croire! Le vieil homme parviendra-t-il à le faire comprendre à sa fille ? Et de quelle façon? Je ne vous en dis pas plus...

La deuxième nouvelle dont je souhaite vous parler également est la dernière du recueil, publiée sous le titre "La dernière danse". On y rencontre Theodoros, jeune avocat, à la veille de son mariage avec Nefeli, fille d'un des plus importants associés du cabinet qui l'emploie et qui envisage de faire de lui son successeur ... à condition qu'il soit son gendre. Bien que Nefeli soit charmante et d'un commerce agréable, Theodoros n'éprouve pas pour elle l'amour, la passion qu'il a ressentie dix ans plus tôt pour Agapi. Amour partagé qui a dû prendre fin sous la pression des parents d'Agapi pour qui le jeune homme ne représentait pas un bon parti. 

Le jour du mariage arrive. C'est l'été et, à Athènes, nombreux sont les jeunes couples à avoir choisi cette saison estivale pour s'unir. C'est bien simple, dans l'hôtel très chic où a lieu la réception du mariage, les quatre grands salons y accueillent des repas de noces. Le coeur un peu lourd et empli de la pensée d'Agapi, Theodoros se sent un peu comme étranger à la fête. Tout comme son père venu de l'île natale du jeune homme spécialement pour l'occasion et qui ne se sent pas du tout à l'aise au milieu de cette assistance guindée et sophistiquée. Mais voilà... L'esprit de Theodoros est bientôt surpris par une musique, celle de la chanson sur laquelle il a connu Agapi et qui est devenue ensuite "leur" chanson. Le jeune homme sort alors quelques instants pour mieux l'écouter et, surprise, se trouve nez à nez avec Agapi, dont la réception de mariage se déroule dans le salon voisin. N'écoutant que leurs coeurs, les deux jeunes gens s'enlacent et dansent...

Je ne vous en dirai pas plus sur ce recueil que je vous invite à mon tour à découvrir pour sa poésie, pour ses émotions, pour son authenticité et pour ce voyage qu'il nous offre. La Grèce, la Crète, la Méditerranée, en cette fin d'hiver, cela ne se refuse pas!...

Une nuit en Crète
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