Nouvelles noires

Publié le par Martine

Nouvelles noires

Après les "roses" dont je me réserve le plaisir de vous parler dans quelques jours, ce sont les "Nouvelles noires" de Zola que je viens de lire ces deux derniers jours.

Autant vous le dire tout de suite que, cette fois-ci, j'ai retrouvé intact mon bonheur à lire ce grand auteur de la fin du 19e siècle. Ses ambiances, ses atmosphères, ses descriptions, son réalisme, son authenticité, tout ressort dans ces nouvelles avec des effets multipliés au centuple.

Je n'ai pas lu la totalité des Rougon-Maquart. Je me suis contentée, dans ma jeunesse, d'Au Bonheur des dames, La Fortune des Rougon, L'Assommoir, Nana, Germinal, La Faute de l'abbé Mouret et La Bête humaine. Et toujours avec le même attachement, la même envie et le même plaisir. J'ai aimé lire Zola et je me réjouissais d'avance de le découvrir dans ce genre littéraire qu'est la nouvelle.

Tout ce qui fait la qualité de ses romans se retrouve dans ses nouvelles noires. Et noires, elles le sont sacrément. Pas au sens noir = enquête policière qu'on lui donne habituellement mais au sens noir = sordide, misérable, triste, malheureux et aussi impitoyable. Le naturalisme cher à l'écriture de Zola prend toute son ampleur dans ces neuf nouvelles. C'est la vie, la vraie vie des gens ordinaires, du "peuple" telle qu'elle a été vécue dans ces années de chute du 2e Empire et instauration de la 3e République. Si l'on garde en tête les images qui illustraient nos livres d'Histoire de France, on y retrouve une certaine ressemblance, un écho. Mais rien ne vaut les mots, les vrais, les purs, ceux qui nous atteignent au coeur de notre sensibilité et nous émeuvent et ceux que nous sommes bien contraints d'accepter quelle que soit leur dureté.

Ces "Nouvelles noires" sont noires et bien noires.

Le seul bémol, petit reproche à faire à cette lecture, c'est que j'ai lu ces nouvelles dans leur édition "les classiques de Poche" et qu'outre une introduction qui donne une première analyse des neufs nouvelles ensemble, cette version complète aussi chaque nouvelle d'une relecture analytique dont je n'avais que faire. Je sais bien que ce recueil a une vocation scolaire et qu'il s'adresse en priorité à des lycéens. Mais je me pose une question. A trop mâcher le travail des élèves, ne risque-t-on pas de leur ôter tout sens d'étude et tout plaisir de lecture et de découverte? J'avoue que cela me laisse perplexe.

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L
Hum, miss Lili Galipette va encore se fâcher si j'avoue que je n'ai... toujours pas lu Zola !!!!
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L
:) :)
M
Ah! Moi aussi, Liliba! Comment oses-tu m'annoncer ça comme ça?!! Faut vite y remédier!!! :)