Julie-Victoire
J'essaie d'être fidèle au rendez-vous hebdomadaire de Sophie. D'une part parce que je trouve l'idée amusante et très agréable à suivre et d'autre part parce que cela me fait découvrir des passages d'autres livres lus par les blogueurs participants qui m'appâtent avec leurs "morceaux choisis".
Ce n'est pas vraiment le cas pour mon livre de ce Mardi sur son 31 puisqu'il m'a été adressé directement par l'éditeur pour ma rubrique Lu pour vous au Dauphiné Libéré. Mais je viens tout juste de le commencer ce matin (après avoir bien ri et pleuré avec mes Cousins Buscail) et l'extrait que j'en retiens déjà me semble bien correspondre à la tonalité de cette biographie et que, peut-être, d'autres auront aussi envie de la lire.
Il s'agit de Julie-Victoire, le roman de Julie-Victoire Daubié première bachelière de France, de Gilles Laporte paru aux éditions Eska.
Si le titre dévoile le contenu essentiel de cette biographie (romancée certes, mais biographie quand même!), il ne fait pas état de la belle écriture de l'auteur, déjà maintes fois appréciée, ni du caractère généreux et volontaire dont semble dotée cette jeune fille née le 26 mars 1824 dans les Vosges. Très tôt révoltée par la misère, l'exploitation des pauvres gens et en particulier des femmes et des enfants, Julie-Victoire comprend très vite qu'elle ne pourra revendiquer quoique ce soit sans un minimum d'instruction.
Je ne peux vous en dire plus pour l'instant sauf à partager cet extrait page 31:
"Le Jean-Nicolas lâche son mouchoir, chausse ses bésicles en tremblant, dénoue le ruban, ouvre la liasse, feuillette des plis de papier, d'autres de parchemin. Les documents crépitent comme le chêne dans l'âtre. Il en extrait un, écarte les autres, l'ouvre lentement en tremblant plus fort encore. Sa poitrine siffle. Il tousse. La mère a repris sa place, debout derrière le gamin, les mains sur ses épaules. Elle est d'une pâleur de porcelaine."
Joli, non? Je ne m'en lasse pas...