Jed, une femme impossible

Et si je vous parlais de Jed, cette "femme impossible" née de la sombre imagination de Jeanne Desaubry et roman paru chez Ska éditeur numérique dans sa collection Noire Soeur? 

Je vous dirais d'abord que, à mon avis, le titre n'est pas complètement approprié. Jed, ou Johanna Doucet pour son identité civile, est une femme indépendante, volontaire, qui n'a pas froid aux yeux, qui sait ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veut pas. Cela en fait-il une femme impossible? Pas pour moi en tout cas.

Côté indépendance, Jed partage son temps entre le bunker qu'elle a entièrement réaménagé sur la côte normande, et nommé La Casemate, et le petit deux pièces parisien où elle se rend quand ses obligations de scénariste d'une série à succès, à qui elle doit son indépendance justement, l'appellent.

En parallèle, on fait la connaissance de Boubakar ou quel que soit le nom qu'il donne, un jeune migrant, majeur ou presque, qui tente sans succès la traversée qui le mènera en Angleterre, "sa" terre promise. 

Tout commence quand Jed découvre un bras coupé échoué à proximité de son bunker. S'ensuit alors une enquête de police pour identifier l'ex-possesseur de ce bras. Enquête que Jed s'emploie à mener également de son côté avec l'aide de son médecin et ami et de celui qui va devenir son avocat quand cela s'avèrera nécessaire. Enquête pour laquelle elle n'hésite pas à prendre tous les risques y compris ceux qui la menacent physiquement.

Mais, me direz-vous  peut-être, quel lien y a-t-il entre cette femme au caractère bien trempé et le jeune Boubakar? 

A vous de le découvrir. 

Tout ce que je peux vous dire, c'est que tous ces personnages sont très attachants, chacun dans leur style. Que l'histoire nous est narrée avec une grande authenticité et nous fait découvrir toutes les couleurs qu'une palette de peintre peut nous offrir. On passe du rire aux larmes. On s'émeut. On se moque. On s'apitoie. On crie à l'injustice. Et surtout on partage une excellente lecture. Du plus bon goût.