La petite bonne

Publié le par Martine

La petite bonne

Troisième lecture faite pour le Prix littéraire La Passerelle et encore bouleversée par ces mots, ce récit unique qui n'en finit pas de m'interpeller. 

La petite bonne dont il est question dans ce roman de Bérénice Pichat paru aux éditions Les Avrils vit en région parisienne dans les années 1930. D'aspect commun, presque effacé, elle travaille comme employée à tout faire auprès de plusieurs employeurs. En particulier dans la demeure des Daniel, un couple solitaire, isolé de toute vie sociale au sein duquel Madame consacre son existence au bien-être de Monsieur, pianiste reconnu dont la vie s'est arrêtée lors de la Première Guerre mondiale.

Et justement, cet homme traumatisé ne supporte plus l'abnégation de sa femme et la pousse à sortir à nouveau, rencontrer du monde, renouer des liens. Alors quand Madame est invitée pour un long week-end de trois jours, c'est à leur petite bonne que revient la charge de veiller sur Monsieur. Ce qui implique de délaisser ses autres employeurs et de s'engager davantage dans l'intimité du couple et de Monsieur.

Ce qui m'a surpris dans cette lecture c'est d'abord la présentation choisie par Bérénice Pichat pour nous confronter à ces trois personnages. Chacun dispose d'une structure singulière soit en prose, soit en vers pour la participation de la petite bonne. Et, encore plus surprenant, chaque personnalité intervient à la troisième personne du singulier. Comme pour conserver une distance, une certaine retenue dans la relation qui s'installe entre les trois personnages de ce qu'il faut bien appeler un huis-clos.

Je ne pense pas que je serais allée spontanément vers ce roman s'il n'y avait pas eu le Prix La Passerelle. Mais je suis vraiment ravie de l'avoir lu (même si cela va rendre mon vote plus difficile encore!) Après un temps d'adaptation à cette présentation particulière, je me suis attachée à cette histoire, à cette approche émouvante, ce contact parfois irrité, crispé, agacé que la petite bonne et Monsieur doivent entretenir bon gré, mal gré pendant ces trois jours. 

Une histoire de toute beauté, lumineuse malgré tout et une magnifique leçon de vie que ce roman de Bérénice Pichat. 

La petite bonne
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M
J'en ai déjà entendu parler et je l'ai déjà mis en attente dans mes listes de la médiathèque, hélas il est toujours indisponible, je patienterai...
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M
Je t'en souhaite une bonne lecture d'avance
P
Je en crois pas que cette présentation particulière dont tu parles pourrait me plaire...
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M
Dommage. Il faudrait essayer
L
Il est dans ma PAL. D'après ce que tu en dis, je vais me régaler !
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M
Je n'en doute absolument pas. Bonne lecture à venir!