RP My secret desire
Alors qu'elle vient de rompre avec Carl, le galériste pour qui elle expose, Annah se laisse aller à une aventure d'un soir avec le jeune et séduisant Stephan. Une folle nuit de plaisirs sensuels qui lui fait retrouver l'ardeur de la passion et se sentir vivante pendant quelques heures mais qu'elle s'efforce d'oublier aussitôt.
Sans succès. Bien qu'elle ne l'ait jamais revu, le jeune homme continue de hanter ses nuits et ses journées au point qu'elle n'arrive plus à peindre la moindre esquisse depuis six mois. Ce que n'apprécie pas Carl qui n'hésite pas à la rabaisser et à la menacer de son prochain renvoi de la galerie. Alors quand Annah reçoit l'invitation au remariage de sa meilleure amie à Vienne, elle n'hésite pas et s'envole immédiatement vers la capitale autrichienne dans l'espoir d'y retrouver son inspiration créative.
Aussi quelle n'est pas sa surprise quand elle découvre que Stephan fait aussi partie des invités et qu'en fait il n'est autre que le fils de sa meilleure amie, Hans. Le petit garçon connu quelques années plus tôt a bien grandi et est devenu cet amant d'une nuit à qui elle a bien du mal à résister. Surtout que l'attirance qu'elle éprouve à son égard semble réciproque. Mais leur différence d'âge rend toute relation sérieuse impossible. Du moins pour Annah..
Encore une fois, j'ai particulièrement apprécié cette nouvelle publication des éditons italiennes DRI Editore. C'est toujours une agréable surprise, un renouvellement permanent et des sujets qui ne manquent pas de susciter l'intérêt et d'interroger.
C'est ce que fait très bien l'écrivain Giulia Ross avec cette romance dont le seul défaut, à mes yeux, est d'avoir un titre en anglais alors que la langue italienne est si belle! Avec talent et un à propos de circonstance, l'auteure nous met de suite en situation. Les personnages sont bien campés, avec leurs doutes, leur mal-être, leurs besoins, leurs attentes et des personnalités prononcées.
Je suis de suite entrée en empathie avec Annah, cette artiste peintre quadragénaire qui a consacré la majeure partie de sa vie à son art, s'est empêtrée dans une relation monotone et a soudain besoin de se prouver qu'elle existe. Même au risque de se perdre et d'y perdre sa créativité. Annah, c'est une femme qui s'est perdue au fil des ans. Hans, qu'elle rencontre sous les traits de Stephan, constitue un véritable électrochoc. Il représente la jeunesse qu'elle pense avoir laissé loin derrière elle sans avoir compris qu'être jeune est aussi un état d'esprit. Face à l'amour insensé et impossible, croit-elle, qu'elle éprouve pour le jeune homme, il oppose sa fraicheur, sa candeur quelque part et surtout une incroyable confiance pour abattre les barrières sociales qu'Annah s'impose et lui impose.
La différence d'âge est un thème rarement abordé avec autant de finesse et de pertinence en romance. On voit plus souvent des situations inverses où cela n'est pas source de difficultés ni de questionnements. J'ai aimé la façon dont Giulia Ross la traite et nous déroule son histoire entre réflexions profondes, scènes d'une grande sensualité et beaucoup d'humour. Sans oublier le cadre magnifique de la capitale autrichienne et cette porte ouverte dans le milieu artistique.