Ceux qui voulaient voir la mer
Deuxième roman de Clarisse Sabard que je lis et mon appréciation reste toujours aussi enthousiaste. J'aime le style de cette jeune auteure très talentueuse, les thèmes qu'elle aborde, le rythme qu'elle insuffle à ses histoires, sa façon d'amener les choses tout doucement, de rapprocher les êtres, d'aborder certains sujets avec tact, délicatesse et sensibilité. Bref, en un mot comme en 1000 je suis conquise. Et c'est peu de le dire!
Quand Lilou, jeune bibliothécaire d'une trentaine d'années, quitte la capitale pour s'installer à Nice avec son petit garçon de 8 ans, Marius, c'est avant tout pour tourner la page sur un passé douloureux et se donner la chance d'un nouveau départ. Aussi lorsqu'après avoir pris ses premiers repères dans la petite bibliothèque de quartier où elle va oeuvrer à présent, elle fait la connaissance d'Aurore, au parc où elle prend sa pause déjeuner, elle se laisse naturellement charmer par la vieille dame. D'autant plus que celle-ci ne tarde pas à lui confier son secret. Elle vient au parc attendre le retour de son fiancé, Albert, parti à New-York il y a ... plus de 50 ans!
Cette histoire a le don de troubler Lilou qui se prend d'intérêt pour le récit que sa nouvelle amie lui distille jour après jour avant de lui confier les lettres échangées avec Albert dans les premiers mois qui ont suivi son départ, correspondance qui s'est brutalement interrompue sans qu'Aurore n'ait jamais eu la moindre explication.
Entre présent et passé, c'est vraiment une belle histoire que nous offre ici Clarisse Sabard pour le compte des éditions Charleston. Tout est réuni pour nous intriguer, retenir notre attention, nous émouvoir, nous captiver, nous faire vibrer.
Il est question ici d'amitié, d'affection, d'amour aussi, de deuxième chance, de chanson "Ceux qui voulaient voir la mer" de Trénet, et d'Histoire, la grande, celle avec un grand H, celle qu'écrivent les hommes et les femmes avec leur coeur, avec leur sang, avec leurs larmes et paient souvent de leur vie.
Ce roman est tout simplement beau, comme les portraits de ses protagonistes, comme les paysages dans lesquels ils évoluent, et en même temps terriblement dramatique.