Jeuditalie : Le prix de l'épouse
Comme je vous le laissais entendre en début de semaine, ma panne de lecture semble en bonne voie de guérison avec ce roman, premier de la "saga de l'épouse" que j'entends bien poursuivre avec mon "pavévasion" "L'onore della sposa" (l'honneur de l'épouse).
Cette saga romanesque, signée Amalia Frontali, commence dans les années 1870 à Saint-Petersbourg, sous le régime autoritaire, voire dictatorial, du tsar Nicolas II et se présente sous la forme originale d'un échange de correspondance entre le jeune Ivan, fils de paysans russes, et la tout aussi jeune Ann de Selmis, issue de la noblesse suédoise, depuis qu'elle est venue séjourner en Russie quelques années plus tôt. De suite on sent la complicité de ces deux jeunes gens, entre l'évocation d'anecdotes souvenirs de ces quelques mois partagés, et certaines confidences qui tendent à montrer un attachement plus durable.
Seulement entre eux, existe la frontière sociale. Invisible à leurs yeux et pourtant bien réelle. En témoignent les courriers que le père d'Ann, à son insu, échange avec un prince, proche de la cour du tsar, dans le but avoué de réunir leurs deux familles par une alliance qui ferait les affaires des deux partis, tant en Suède qu'en Russie. "Il prezzo della sposa" (le prix de l'épouse) autrement dit la dot prenant alors tout son sens.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire, d'une part à cause de sa narration particulière où tout se déroule par lettres et d'autre part par le nombre assez important des différents protagonistes. Car les tractations entre les deux familles passent évidemment par d'autres voix qui ont également leur mot à dire et les courriers s'échangent entre la Russie, la Suède et l'actuelle Bulgarie.
Mais j'en suis à un peu plus de la moitié à présent et bien sous le charme de ce récit. Ann et Ivan pourront-ils concrétiser leur amour naissant? Leur ingénuité le laisse entendre. Mais nous, lecteurs, avons bien compris que la route qui les mènera l'un vers l'autre sera tortueuse et semée d'embûches. Et ça, c'est vraiment extra!