La chaise vide
J'ai "connu" l'écrivain Rosa Teruzzi avec son roman paru l'an dernier et dont le titre m'avait interpellée "Non si uccide per amore" (On ne se tue pas par amour). Je l'ai donc commandé, reçu, lu et fait ainsi connaissance avec la fleuriste du Giambellino à Milan, Libera, sa fille jeune policière Vittoria et sa mère l'extravagante Iole.
Cette histoire de retour sur son passé pour retrouver enfin une certaine sérénité, le fait que ce roman se situe dans cet agréable quartier des Navigli à Milan m'ont séduite et poussée à acheter l'été dernier les deux premières enquêtes de cette fleuriste, puis la dernière récemment "Ultimo tango all'Ortica" (Dernier tango à Ortica) que je vais lire bientôt.
Aussi lorsque, en toute fin de semaine dernière, j'ai découvert que Rosa Teruzzi faisait partie des auteures (uniquement des femmes) du recueil collectif "Mariti", je n'ai pas hésité longtemps pour lire sa nouvelle "La sedia vuota" (la chaise vide) et avoir le plaisir de retrouver cette sympathique fleuriste.
Alors que la journée dans sa boutique s'écoule tranquillement, Libera reçoit la visite d'une femme d'une cinquantaine d'années, Greta, qui vient, non pas pour lui acheter ou commander un bouquet ou une composition florale, mais au contraire, ayant eu vent de ses talents d'enquêtrice amateur, pour lui demander de retrouver son mari disparu du jour au lendemain sans aucune explication.
Bien que contrariée par cette nouvelle demande, Libera finit par accepter et commence ses recherches au commissariat où travaille sa fille. Au courant, elle aussi, de la disparition de cet homme, Vittoria exhorte sa mère à ne pas pousser plus loin ses investigations, arguant du fait que, parfois, la vérité n'est pas bonne à connaître. Et, en effet...
Ce recueil "Mariti" nous propose tout un panel d'histoires dont "les maris" occupent la première place. Et, bon ou mauvais, le rôle que chaque auteure lui attribue se révèle bien souvent proche d'une certaine réalité dans notre quotidien ou dans l'évolution de nos moeurs survenue au cours de ces dernières décennies.
C'est ce que nous dévoile ici Rosa Teruzzi dans cette histoire somme toute banale, s'appliquant plutôt à mette en avant le vide de l'absence, les questions que se pose immanquablement celui ou, en l'occurrence, celle qui est mise devant le fait accompli du départ, de l'abandon, sans en comprendre la ou les raison(s). Cette chaise vide qu'on interroge sans cesse. Pourquoi? Mais pourquoi donc?...
Une très bonne nouvelle que j'ai pris grand plaisir à lire vendredi soir.