Il nuovo venuto

Publié le par Martine

Il nuovo venuto

Aujourd'hui, pour le mois italien, les polars sont à l'honneur, dans leur traduction française ou, comme je l'ai choisi avec Florence, en partenariat avec son challenge "Leggere in italiano", en lisant ensemble en italien le roman de Marco Vichi, la troisième enquête du commissaire Bordelli : "Il Nuovo venuto".

Si vous suivez un peu ce blog, peut-être vous souvenez-vous que, l'été dernier, j'ai lu les deux premières enquêtes, traduites en France, de ce commissaire florentin "Le Commissaire Bordelli" et "Une sale affaire", parues toutes les deux aux éditions Philippe Rey. Et depuis, j'attendais vainement la traduction de ce roman-ci qui, à ma connaissance, n'est toujours pas éditée en France. Dommage! Car j'ai encore plus apprécié la personnalité de ce commissaire Bordelli, solitaire par dépit plus que par choix, un peu bourru, en colère contre la société et toute cette période de la Deuxième Guerre mondiale et des années qui ont suivi. Un homme dont le caractère et les méthodes se dévoilent davantage dans ce nouveau roman. Un esprit volontaire et assez avant-gardiste pour un homme au demeurant singulièrement attachant...

A Florence donc, quelques jours avant Noël 1965. Bordelli est appelé à se rendre sur une nouvelle  scène de crime. Un homme a été retrouvé mort, dans son appartement, tué d'une paire de ciseaux planté derrière la nuque. Si son identification ne fait aucun doute (la victime a été tuée dans son appartement), le fait que ses voisins ne semblent pas connaitre son nom mais l'identifient plutôt comme "le nouveau venu" (Il nuovo venuto) intrigue beaucoup Bordelli. 

Ce sentiment est renforcé lorsque la crainte visible du voisinage d'être reconnu pour avoir été en contact avec la victime devient évidente. Et pour cause! Il s'avère que la victime exerçait la double profession d'usurier et de maître-chanteur! Ce qui n'arrange pas notre commissaire partagé, dès lors, entre le devoir de résoudre son enquête et l'aversion, quasi naturelle, qu'il éprouve alors pour la victime. 

Les premiers résultats de l'autopsie effectuée par son ami, le médecin légiste Diotideve, donnent quelques pistes à cette enquête dans lesquelles Bordelli devrait pouvoir trouver un point de départ. Mais sans la présence de son assistant, l'agent Piras parti en Sardaigne assister aux obsèques d'un ami proche, Bordelli piétine et ne sait pas trop dans quel sens orienter son enquête. Et n'en a pas vraiment envie, non plus... Les festivités de fin d'année n'arrangeant rien.

Pourtant, quand Piras lui annonce qu'il va rester plus longtemps que prévu en Sardaigne parce qu'il éprouve de sérieux doutes sur le soi-disant suicide de son ami et qu'il a besoin d'en savoir davantage, Bordelli n'a plus le choix. Et si, finalement, ces deux enquêtes, l'officielle et celle menée discrètement par l'agent Piras, avaient plus de points communs qu'ils ne le supposaient? La nécessité de faire jour sur cette enquête s'imposerait alors comme une évidence ...

Dans ce roman, j'ai aimé l'enquête bien sûr! Les hésitations, le trouble, le dégoût, les freins inconscients déployés par le commissaire. Mais peut-être davantage encore l'atmosphère prégnante que Marco Vichi installe et accroît tout au long des 426 pages du roman. C'est la fête (Noël est quasiment là) et en même temps c'est la mort, la négation, le rejet qui s'imposent. Comme le jour et la nuit. Comme le ying et le yang. Deux contraires qui s'opposent pour ne former qu'une seule et même entité. Impression renforcée encore par ce que vit l'agent Piras aux prises avec la mort suspecte d'un ami dans son île natale et les coutumes festives qui doivent être perpétuées. 

Et puis il y a aussi tous les personnages secondaires qu'on apprend encore à mieux connaitre avec leurs joies, leurs sourires et leurs zones d'ombre. Rosa, l'amie prostituée chez qui le commissaire aime trouver refuge, histoire aussi de caresser (ou essayer de) le chat de la victime d'une précédente enquête, recueilli et confié à Rosa. Le médecin légiste Diotideve. Sans oublier "il Botta" ancien détenu et cuisinier hors pair que Bordelli n'hésite pas à employer pour ses talents culinaires et à inviter à sa table!

D'ailleurs quelques recettes nous sont proposées à la fin du roman, histoire de nous imprégner davantage encore de cette ambiance et de cette atmosphère si particulières!

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E
je n'ai toujours pas découvert ce commissaire!
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M
Ahhh! il faudrait quand même, Eimelle! Plus je le découvre, plus son caractère et sa façon de conduire ses enquêtes me plaisent!