Le miroir d'Amélie

Publié le par Martine

Le miroir d'Amélie

Deuxième roman de Mireille Pluchard que je lis après "Le choix de Diane" et le coup de coeur est confirmé avec ce "Miroir d'Amélie" paru dans la collection des Terres de France des Presses de la Cité.

Amélie Rouvière, institutrice directrice de l'école élémentaire cévenole de Larbousse, s'apprête à recevoir les Palmes Académiques en cette année 1923, une surprise que lui réserve son époux Joseph Mazal, à elle qui ne pense que fêter son anniversaire ce jour-là en présence de sa famille et de ses amis. Et c'est devant le miroir de son armoire familiale qu'elle finit de se préparer avant de rejoindre ses nombreux invités.

Retour en arrière, en 1893, c'est une Amélie de 20 ans tout juste qui s'en va rejoindre Guillaume Masméjean, avec qui le coup de foudre, l'entente, ont été immédiats et le mariage, évident. Les années bonheur commencent pour la jeune femme, fraîche émoulue de l'Ecole normale d'instituteurs. Un bonheur couronné par les naissances successives de Violette et d'Alban mais cruellement interrompu par la maladie puis le décès de Guillaume. 

Il faudra alors toute la patience de l'ami d'enfance, fidèle, amoureux, instituteur à l'école des garçons de Larbousse, Joseph Mazal, pour redonner le sourire à Amélie. Cette deuxième union finalement célébrée leur apportera deux filles, Laure et Alice, et comblera Amélie. en ces années de début de XXe siècle. Mais le premier conflit mondial menace, éclate, vient bouleverser le monde et la vie de la famille Masméjean-Mazal. 

Le bonheur revient comme il peut entre les deux guerres mondiales. Le travail d'Amélie est reconnu. Elle reçoit les Palmes Académiques. La famille s'agrandit. Tandis que Violette prend pour époux, Marcel, l'ancien apprenti de son père, Alban part faire de grandes études secondaires à Paris. Mais voilà que le bruit des bottes retentit, occupe une partie de la France et bientôt le pays entier. Une situation grave et terrifiante aux conséquences dramatiques pour Amélie... 

1964. Le roman se termine. On a la gorge nouée. Et pourtant Amélie va fêter ses 90 ans. Le moment, pour elle, de se pencher à nouveau sur son miroir et d'y revoir sa longue vie.

J'ai dévoré ce roman au cours de ce week-end, subjuguée, captivée par ce récit dense, aux rebondissement liés à l'Histoire certes, mais pas seulement. La plume de Mireille Pluchard est vive, alerte et trouve les accords parfaits sur la large palette de nos émotions et sentiments. Au côté d'Amélie, on rit, on pleure, on tremble, on s'offusque, on s'arme de courage, de patience, on aime, on protège, on reste attentif aux uns et aux autres. C'est que quatre enfants, c'est déjà une belle famille alors quand les petits enfants (puis les arrières petits-enfants) pointent le bout de leurs nez, les bras et le coeur d'Amélie s'ouvrent davantage et avec toujours plus d'affection et d'amour. Affection et amour qu'elle offre aussi sans compter à la petite Yaëlle-Joëlle...

Ce roman émeut, bouleverse et nous offre un magnifique portrait de femme, battante, volontaire, belle à l'extérieur mais encore plus à l'intérieur. 

Un roman comme je les aime, qui remet les choses à leur place, avec justesse et attention. 

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B
Je te remercie Martine pour cette excellente chronique ! Un roman que je lirai bientôt.<br /> Gros bisous encore.<br /> Bernadette.
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M
Je te le recommande. Je suis sûre que tu vas beaucoup l'apprécier. Merci encore, Bernadette! Je t'embrasse bien fort