Un anniversaire en "roses"

Publié le par Martine

Un anniversaire en "roses"

Aujourd'hui, cela fait trois ans que Stéphie nous donne un rendez-vous "coquin" avec "Le premier mardi, c'est permis". Même si je ne suis pas une assidue de ce rendez-vous mensuel, j'y ai quand même pris part quelques fois et j'avais envie de participer moi aussi à cet anniversaire. Et comme je viens de terminer un recueil de "Nouvelles roses" signées Emile Zola, je me suis dit que, cette fois encore, l'occasion faisait bien le larron!

Déjà je ne savais pas que Zola avait écrit des nouvelles. C'est une recherche sur Internet qui me l'a fait découvrir. Ayant fortement apprécié cet écrivain du temps de ma jeunesse et étant depuis quelques années à présent (grâce à ce blog d'ailleurs et aux échanges virtuels qu'il m'a offert) lectrice de nouvelles, j'ai eu envie de lire Zola dans ce genre littéraire. J'ai ainsi trouvé deux recueils : les "Nouvelles noires" dont je vous ai parlé ici et ces fameuses "Nouvelles roses" qui ont été une belle révélation littéraire pour moi!

Là encore neuf nouvelles composent ce recueil. Mais neuf nouvelles tour à tour tendres, amusantes, drôles, émouvantes, évidentes, sensuelles et même un peu "croustillantes"!... D'où mon choix de participer au rendez-vous de Stéphie avec ce recueil.

La nouvelle qui a ainsi retenu toute mon attention se titre "Les coquillages de M. Chabre". A 45 ans, M. Chabre est déjà bien entré dans la deuxième partie de sa vie. Marié à la belle et jeune Estelle depuis quatre ans, il se désespère de ne pas avoir encore d'enfant alors que sa blonde et tendre épouse n'a que 22 ans. Son médecin lui ayant recommandé de manger des coquillages en grande quantité chaque jour que Dieu fait afin d'améliorer grandement ses chances de procréer, il décide de partir en villégiature avec sa femme non pas dans une station balnéaire normande à la mode mais dans un véritable trou, à Piriac, où il n'y a rien à faire si ce n'est se baigner et aller pêcher. Mais peu importe! D'une part M. Chabre a une peur terrible de l'eau et d'autre part il est là seulement pour manger des coquillages. Aussi quand le couple est abordé par le jeune Hector, enfant du pays venu visiter son oncle, M. Chabre trouve-t-il quelque agrément à lui laisser le soin de distraire son épouse. Et bien sûr ce qui doit arriver arrivera...

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer deux extraits de cette nouvelle :

"(...) Pendant un instant encore, la jeune femme et le jeune homme nagèrent. Ils faisaient une écume bouillonnante, avançaient par brassées saccadées. Puis, tout d'un coup, leur nage semblait s'endormir, ils glissaient avec lenteur, en élargissant seulement autour d'eux des cercles qui oscillaient et se mouraient. C'était comme une intimité discrète et sensuelle, de se rouler ainsi dans le même flot. Hector, à mesure que l'eau se refermait sur le corps fuyant d'Estelle, cherchait à se glisser dans le sillage qu'elle laissait, à retrouver la place et la tiédeur de ses membres. (...)"

et la chute:

"La nuit était noire, la mer blanche éclairait le ciel. A l'entrée de la grotte, l'eau avait une longue plainte, tandis que, sous la voûte, un dernier reste de jour venait de s'éteindre. Une odeur de fécondité montait des vagues vivantes. Alors, Estelle laissa lentement tomber sa tête sur l'épaule d'Hector. (...) Neuf mois après son retour à Paris, Mme Chabre accouchait d'un garçon." (...) Et M. Chabre de conclure en toute certitude "N'importe, docteur, jamais je n'aurais pensé que les coquillages eussent une pareille vertu."

Fabuleux, n'est-ce pas?!!

Un anniversaire en "roses"
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S
Trop bien, noté et surligné !!
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