Entretien avec Roselyne Bertin

Vous venez de publier votre dernier roman « La Demoiselle et le Troubadour » chez Rageot, pouvez-vous vous présenter ?
Marseillaise, je suis née au pied de la Treille de Marcel Pagnol. Professeur de lettres, j’ai passé la plus grande partie de ma carrière en Franche-Comté dans le nord du Doubs au pays de Montbéliard et je vis maintenant à Romans où j’ai enseigné pendant cinq ans au collège André-Malraux. J’ai toujours voulu écrire. Mon plus beau cadeau a été quand ma grand-mère m’a appris à lire. J’aime passionnément les livres et j’ai toujours eu plein d’histoires dans la tête. J’ai commencé à les écrire à l’âge de 9 ans. Les auteurs me donnaient du plaisir et je voulais en faire autant. J’ai toujours dit que je serais professeur de français et écrivain. J’ai réalisé mes deux rêves d’enfant.
Vos romans paraissent presque tous chez Rageot, n’écrivez-vous que pour les enfants et les jeunes ?
Essentiellement, oui. C’est un univers que je côtoie et que je connais bien. Mon premier roman pour la jeunesse « Mini max et maxi durs » écrit à la suite d’une rencontre avec l’écrivain Philippe Barbeau dans ma classe de 4ème a eu le Prix du Roman Jeunesse en 1996. C’était un bel encouragement. Depuis j’ai publié 14 titres en jeunesse, dont 12 chez Rageot, un chez Flammarion Castor Poche et un aux éditions du Batsberg. Mes histoires se situent toujours dans notre monde contemporain en lien avec l’actualité et les situations familiales. Pour écrire, je me fie à mon quotidien et aux gens qui m’entourent. Mais j’ai aussi publié pour les adultes. D’ailleurs mon premier livre pour adultes « La Feuillaison » a eu le Prix du Roman Comptoir en 1993.
Vous dites écrire des histoires contemporaines mais ce n’est pas le cas de cette « Demoiselle et le Troubadour », pourquoi ?
J’aime bien les gageures. C’est pour cette raison que je me suis mise au défi d’écrire une histoire policière à plusieurs voix. « Léo a disparu », déjà réédité plusieurs fois, est né comme ça. Ma deuxième tentative a échoué mais mon troisième essai « Qui a volé mon chien ? » a plu et est paru en avril dernier juste pour le Salon de Châtillon Saint Jean. Pour « La Demoiselle et le Troubadour », je me suis lancée une autre gageure. J’aime beaucoup les romans historiques et je me demandais si j’étais capable d’en écrire un, associé à une histoire d’amour. Je l’ai situé au château de Crussol après avoir fait de nombreuses recherches documentaires. Cette histoire se passe au Moyen-âge et met en avant la symbolique de l’eau, un amour né d’une vision, d’un reflet, la découverte de la femme et la musique. Je ne suis pas particulièrement musicienne mais j’aime la musique et je voulais écrire l’ascension sociale d’une femme qui sort de sa condition grâce à sa voix. Je pense avoir relevé ce nouveau défi et j’ai même l’idée d’une suite à ce roman pour ne pas laisser Jeanne seule à attendre.