La Dame à la lampe

Sous-titré «une vie de Florence Nightingale», ce récit de Gilbert Sinoué paru aux éditions Calmann-Lévy est en quelque
sorte la biographie de cette femme, née dans une famille bourgeoise de l’Angleterre du début du 19ème siècle et qui fut à l’origine de ce beau métier aux multiples contraintes mais
au dévouement exemplaire, celui d’infirmière.
L’originalité de ce livre réside dans sa transcription. Gilbert Sinoué ne se contente pas en effet de nous livrer ce destin à la première personne du singulier comme on pourrait s’y attendre
dans une biographie classique mais nous le conte à travers les yeux de Jonathan Brink chargé de mener une enquête après la mort de Florence Nightingale. Surnommée «la Dame à la lampe» par
les très nombreuses personnes auprès de qui elle s’est dévouée sans compter (essentiellement des soldats) et qui la voyaient arpenter les couloirs des hôpitaux la nuit en s’éclairant d’une
lampe à pétrole, cette femme a grandi dans un milieu très strict avec des règles préconçues auxquelles rien, ni personne ne pouvait déroger. A l’exception de Florence. Ayant de plus en plus de
mal à supporter cette rigidité familiale, la jeune femme à l’âge de 16 ans décide d’être infirmière. Ce qui cause immédiatement un terrible scandale. Il faut dire qu’à ce moment-là, dans les
années 1850, ce métier n’était encore exécuté que par les plus pauvres, les anciennes prostituées ou des femmes alcooliques. Pourtant avec une volonté à toute épreuve, Florence va s’engager
dans cette voie difficile et participera à la guerre de Crimée, à la guerre de Sécession aux Etats-Unis… Ses travaux de recherche dans le domaine de l’asepsie, notamment dans les hôpitaux
militaires, seront reconnus et, même, elle jouera un rôle déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses. Lorsqu’elle meurt en 1910, c’est vraiment une femme exceptionnelle de bonté
et de don de soi qui disparaît.