Un seul oeil
Un titre intrigant. Un oeil unique en gros plan sur la couverture du nouveau roman de Michèle Pédinielli. Rien n'a réfréné mon bonheur de retrouver ma détective privée préférée, Diou Boccanera, que je suis avec ferveur depuis sa première "affaire" parue, tout comme les suivantes, aux éditions de l'Aube.
Plus rien ne va pour Diou qui accourt à l'hôpital au chevet de son colocataire et meilleur ami, Dan, dans le coma suite à une chute dans sa galerie d'art. Bouleversée, effrayée, bourrée de remords quand leur dernière conversation s'est terminée en dispute, Diou n'en mène pas large. Par chance elle peut compter sur le soutien moral de Jo Santucci, commandant de police et son ex-mari.
Pour peu de temps, hélas.
Car, quelques heures après ce dramatique accident, la nouvelle compagne de Jo est abattue à bout portant. Meurtre qui affecte durement le commandant d'autant plus qu'il est, de fait, écarté de l'enquête tout laissant penser qu'il était la véritable cible de cet assassinat.
Deux proches de Diou aussi affectés, cela ne peut pas être une simple coïncidence pour notre détective. Mais qui peut lui en vouloir au point de s'en prendre ainsi à ses proches? Car Diou en est convaincue. L'accident de Dan n'en est pas un. Et elle ne peut pas se résigner à écouter son ex belle-soeur quand celle-ci lui affirme qu'elle porte le mauvais oeil. Fût-il corse!
Que d'heures angoissantes j'ai passé à nouveau au côté de Diou Boccanera. Je dois dire que, cette fois-ci, Michèle Pédinielli s'est surpassée. Rien n'est laissé au hasard dans cette nouvelle enquête. Les souvenirs qui affleurent dans la mémoire obscure de Dan. Les doutes, les interrogations, les incompréhensions, les frayeurs, les tensions qui se bousculent et s'entremêlent à la fois dans l'esprit de Diou et dans ses relations à Jo et à ses amis.
Alors oui cette lecture m'a fait pleurer. Elle m'a questionnée. Tenue en alerte plus que de raisonnable. Mais quelle histoire brillante et tordue, lumineuse et profondément noire. Un régal total.
"Un seul oeil", oui. Et un seul bémol dans cet avis de lecture. Que le temps va me sembler long avant de revivre quelques pages en compagnie de Diou !