La vertu de Checchina
Avant de vous laisser pour quelques jours, je voulais vous parler de cette autrice italienne d'origine grecque que je viens de découvrir et lire cette première nouvelle (mais d'autres suivent!) : Matilde Serao.
Née le 7 mars 1856 à Patras en Grèce, Matilde Serao s'est éteinte le 25 juillet 1927 à Naples. Journaliste, romancière, elle a écrit également de nombreuses nouvelles publiées dans des journaux comme cela se pratiquait beaucoup au XIXe siècle, ou en recueils.
Elle témoigne d'une écriture soignée, très agréable, où l'humour n'est jamais absent et d'une observation de ses concitoyens (et concitoyennes) des plus pertinente. J'en veux pour preuve cette attendrissante Checchina.
Mariée à un médecin bien plus âgé qu'elle, la jeune Napolitaine n'a que sa servante bigote et une amie d'enfance plutôt dévergondée pour compagnie. Si, jusqu'à présent, ce quotidien semble la contenter, tout change le soir où son mari invite un jeune comte à partager leur repas.
Ce dernier note de suite le trouble qu'il suscite chez Checchina. Dans ses vêtements maintes fois portés, la malheureuse se sent minable et sans intérêt face à l'élégance du comte qui, en plus, se révèle charmant et attentionné allant même jusqu'à inviter Checchina en sa demeure une semaine plus tard. Et cela au nez et à la barbe de son vieux mari!
Toute l'histoire se joue dans les atermoiements de Checchina, ses hésitations, son envie de se rendre à ce rendez-vous, son honnêteté qui la freine et toutes les astuces qu'elle va devoir déployer si jamais sa curiosité l'emporte.
Une lecture savoureuse et touchante à la fois.