Naïs Micoulin
Naïs, ce beau prénom à consonnance provençale, m'a souvent fait rêver quand j'étais adolescente. Au point de vouloir ainsi prénommer ma fille le jour où...
Naïs, c'est aussi le titre d'un beau film (et d'un roman, me semble-t-il) au charme désuet de Marcel Pagnol dont je garde un souvenir ému.
Alors quand je suis "tombée" sur ce petit livre publié chez Librio pour 2€, ma surprise a été totale de voir sa signature : Emile Zola. L'écrivain dont la saga des Rougon-Macquart m'a passionnée. Je savais qu'il avait aussi publié des contes et des nouvelles mais j'ignorais pour celle-ci et bien sûr je n'ai pas résisté.
L'histoire est sensiblement la même que dans le film de Pagnol. Le temps d'un été, Naïs Micoulin vit une belle histoire d'amour avec Frédéric le fils du notaire qui emploie le père de la jeune fille sur ses terres. Comme dans le film aussi, il y a Toine, l'ami bossu qui veille avec tendresse sur Naïs.
Mais l'analogie s'arrête là.
En effet, cette fois-ci, nous sommes chez Zola, n'oublions pas. Et les mêmes personnages au grand coeur, généreux, intransigeants et honnêtes deviennent sous la plume du maître du naturalisme plus sournois, plus durs, plus désinvoltes et affreusement égoïstes.
Et cela m'a bien plu, je le reconnais humblement. Peut-être tout simplement parce que c'est Zola, parce que ces personnages sont finalement comme vous et moi, avec des personnalités singulières contraintes de s'adapter à des situations nouvelles et inconnues. Parce que cette histoire au fond démontre une humanité des plus authentiques.
A lire évidemment.