Sylvia

Tous les lecteurs et lectrices le savent bien. C'est toujours un bonheur quand l'occasion de rencontrer nos écrivains préférés se présente. Je me souviens avoir posé illico presto deux jours de congés en juin 2017 pour aller rencontrer mon cher Andrea Camilleri lors de sa dernière venue à l'Institut culturel italien de Paris. Et j'en garde un souvenir fabuleux et très ému.

Alors je peux comprendre le ressenti de Sylvia, lectrice de 19 ans qui en paraît bien moins, quand elle assiste à la rencontre organisée par la médiathèque de sa ville avec Vincent, l'auteur dont elle a lu tous les romans. 

Là où ça se complique, c'est quand Sylvia se rapproche un peu trop de Vincent. Comme en l'invitant à partager son repas du soir chez ses parents, puis en lui proposant d'y passer la nuit, et même un peu plus...

Je suis entrée dans cette nouvelle de Gaétan Brixtel en toute confiance. J'aurais cependant dû tenir compte du fait qu'elle est parue dans la collection Noire Soeur des éditions numériques Ska dont on ne sort jamais vraiment indemne de chaque lecture.

Toujours est-il que je me suis fait cueillir et bien comme il faut! Happée par l'écriture brut de décoffrage de Gaétan Brixtel et par le machiavélisme qu'il prête à Sylvia. Pour un peu j'en viendrais presque à plaindre Vincent. Mais je n'irai pas jusque là, rassurez-vous. Il a aussi sa part de responsabilité dans la chute que le nouvelliste apporte à son histoire.

Sylvia, une nouvelle chargée d'ironie, de dérision et d'humour noir. Je recommande.