Bouches cousues

Publié le par Martine

Bouches cousues

Un trajet en voiture, direction Toulouse. Pourquoi leur mère a-t-elle demandé à ses enfants de porter ses cendres dans la ville rose, cette soeur et son frère n'en ont aucune idée. Mais telle était sa volonté et ils la respectent.

En route, la narratrice ne peut s'empêcher d'évoquer celle que tous deux appellent encore "la maternelle" et le Méchant Nain, leur père, qui a ruiné leur enfance, rabaissant, annihilant l'existence de sa fille, comme il le faisait pour celle de leur mère, ignorant complètement la présence de son fils.

Les souvenirs remontent, bruts, sombres, bouleversants, émouvants et bien sûr ce secret qu'ils sont seuls à partager.

Cette nouvelle parue dans la si bien nommée collection Noire Soeur de Ska éditeur numérique est signée Sylvette Heurtel. En quelques phrases abruptes, une écriture comme taillée au couteau, la nouvelliste campe une situation, dessine une atmosphère, plante son décor et nous confronte à cette fratrie peu ordinaire (ou trop ordinaire hélas). 

C'est clair, net et précis, ça va droit au but et ça nous coupe le souffle. Ce phrasé incisif remplit parfaitement son rôle. On vit ce trajet en direction de Toulouse, la ville rose qui n'a de rose que son nom sous les mots et la sensibilité à fleur de peau de Sylvette Heurtel. Une lecture coup de poing proposée en promo jusqu'à la fin du mois chez Ska, Journée internationale des droits des femmes en ligne de fond.

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