Pas d'heures pour les braves
Décidément, plus je lis des nouvelles de Jean-Hugues Oppel, plus je me régale. En quelques mots, quelques phrases, l'écrivain crée une ambiance, une atmosphère particulière, nous sort de notre univers habituel et nous entraîne volontiers dans celui de ses protagonistes.
Le midi de la France, la chaleur règne, étouffe bruits et pas. Un homme arrive péniblement au village isolé, perdu dans ces collines sèches et arides. Il est attendu. Al, son ami qui a pris sa retraite dans cet endroit désolé, sait pourquoi Marv vient.
Nous aussi, on le devine aisément, on comprend la raison de cette visite impromptue mais pas surprise, au fur et à mesure que ces deux hommes âgés discutent tout en prenant l'apéritif, anisé pour Al et au rosé pour Marv, comme il se doit par une telle chaleur.
La chute, brutale, n'en devient que performance littéraire pour Jean-Hugues Oppel. L'art de la nouvelle parfaitement maîtrisé. Un uppercut pire qu'une balle en plein coeur...
Qu'ajouter à ces mots? Que cette nouvelle a d'abord été publiée aux éditions Baleines dans le recueil "Requiem pour un muckraker" en 1999 en hommage à Marvin H. Albert et vient d'être rééditée chez Ska éditeur numérique, collection Noire Soeur? Voilà qui est fait. Que cette nouvelle est un petit joyau littéraire? Je vous le dis aussi. Et j'ajoute même qu'il serait vraiment dommage de passer à côté.