Miss Harriet

Lors d'une de mes sorties pédestres cette semaine, j'ai écouté "Miss Harriet", une nouvelle de Guy de Maupassant, lue par Victoria. Comme Miss Harriet est anglaise, je compte, sous toutes réserves, cette lecture pour le mois anglais chez Lou, Martine et Cryssilda.

Lors d'un voyage en break en compagnie de six autres personnes, Léon Chenal, peintre déjà âgé, est amené à raconter à ses compagnons de voyage l'histoire singulière et dramatique vécue avec Miss Harriet plusieurs années auparavant.

Alors jeune peintre talentueux et avide de notoriété, Léon Chenal passait des jours et des semaines à arpenter la campagne normande avant de se poser pour une ou plusieurs nuitées dans des auberges. C'est ainsi qu'il fait connaissance, ou du moins, qu'il tente de faire connaissance avec Miss Harriet, anglaise bien plus âgée que lui, grande et maigre, au physique ingrat, loin des jeunes paysannes ou servantes plantureuses auprès de qui il s'offre de joyeux moments d'habitude. Mais quelque chose dans l'attitude de la vieille fille le trouble, une sensibilité qu'il est sans doute le seul à percevoir. Et un émoi amoureux qu'il ne s'attendait pas à susciter chez cette vieille anglaise solitaire, qui peu à peu se laisse charmer par les toiles du jeune peintre. 

Mais cette attirance est contraire à l'éducation et à la moralité de Miss Harriet. Et même si le jeune Léon s'en trouve tout attendri, rien n'est possible entre eux. A part une issue forcément dramatique.

Cela faisait bien longtemps que je ne lisais plus Maupassant et je ne connaissais pas cette nouvelle. La découverte, l'écoute n'en ont été que plus savoureuses et bienvenues. J'y ai retrouvé tout ce qui a fait la renommée de Maupassant, sa grande maîtrise du texte court, sa façon singulière de "conter" ses histoires et ses descriptions pittoresques, véritable invitation à parcourir la Normandie sous sa plume.