Commissaire Chassepierre : Meurtre au Touquet
Comme souvent, quand je choisis une nouvelle lecture, c'est la couverture qui m'attire en premier. Ce rose, ce titre, cette femme qu'on devine en maillot de bain et cette paire de lunettes juste au dessus du nom de l'auteure, toutes les conditions étaient réunies pour me séduire et je remercie Marine Mouzelard de m'avoir permis de découvrir sa plume dynamique, rythmée et pleine de peps.
Nous voici donc en Belgique où vit la jeune Pauline Rossignol. Mal dans sa peau, elle suit une psychothérapie qui lui a fait prendre conscience de son manque de confiance en elle et elle essaie d'y remédier en se donnant l'objectif de devenir écrivain, simplement pour plaire à son psy.
Pauline travaille comme serveuse et, au hasard d'une rixe entre deux jeunes gens éméchés, elle fait la connaissance de la commissaire Alice Chassepierre, femme forte, sûre d'elle et à l'autorité confirmée. Tout le contraire de Pauline qui décide alors de la prendre comme modèle. Se faisant passer pour un écrivain de polars, la jeune femme décide de précéder la commissaire et son compagnon jusqu'au Touquet où le couple espère recoller les morceaux de leur union.
Seulement, à son arrivée, elle découvre que l'hôtel de la plage où elle va séjourner avec la commissaire vient d'être le témoin du meurtre de la richissime (et très belle) Dona Claudia dont le corps a été retrouvé gisant dans la piscine de l'établissement de luxe. Prise à partie en sa pseudo qualité de consultante, Pauline se retrouve à mener l'enquête au côté de la commissaire qui a bien du mal à supporter sa présence et résiste du mieux qu'elle peut à l'envie grandissante de tordre le cou, elle aussi, à la jeune femme plus qu'envahissante...
Comment vous dire? J'ai lu ce roman policier d'une traite. D'entrée de jeu on est témoin du meurtre (par strangulation) de Dona Claudia sans connaître le nom de l'assassin bien sûr. Puis on est transporté à Bruxelles dans le bar où travaille Pauline et au commissariat où officie Alice Chassepierre. Le contraste entre ces deux femmes est saisissant. L'une faible et qui se cherche une personnalité. L'autre maîtresse femme habituée à gérer et commander, ce qui lui joue de vilains tours dans sa vie privée.
De là, on part au Touquet où l'histoire prend forme véritablement. Entre agacements, méprises, irritations, sautes d'humeur, fausses pistes, mauvaises surprises, mensonges, quiproquos et rebondissements, on est véritablement happé. Tout s'enchaîne avec une logique implacable et en même temps on ne peut s'empêcher de rire tellement l'auteure manie l'humour et l'ironie avec talent.
On est ici face à une énigme à résoudre, l'équilibre d'une union à retrouver et l'envie ou le besoin de s'affirmer. Je ne vous cache pas que j'ai parfois eu l'impression de me retrouver dans une comédie dramatique à la Veber avec la présence d'une incorrigible gaffeuse, dévouée et toujours prête à bien faire et celle d'une femme, normale apparemment (mais qu'est-ce que la normalité?), qui ne sait plus quoi faire pour se dépêtrer de cette présence envahissante et particulièrement gênante.
Un roman digne des meilleurs Cosy mysteries anglais qui, je l'espère, n'est que le premier d'une série dédiée à cette commissaire à la personnalité complexe mais ô combien attachante.
Et une lecture que je compte aussi pour le challenge Polars et thrillers chez Sharon.