Le printemps revient toujours

Retour au Mois italien et à la Bonne nouvelle du lundi avec ce court récit que l'écrivain Lorenzo Marone nous offre en échange d'un don à l'hôpital Cotugno de Naples et éditée chez Feltrinelli.

On retrouve ici (ou on fait connaissance avec, comme c'est mon cas) Luce Di Notte, jeune napolitaine que l'auteur a mis en scène dans le roman "Magari domani resto" (Peut-être que demain je resterai). 

Difficile quand on se prénomme Luce (lumière) et que ce prénom à consonance lumineuse s'associe à Di Notte (de nuit) de ne pas avoir une personnalité mixte, à deux versants, le jour et la nuit. Ce double aspect trouble assez la jeune Luce, en particulier depuis son adolescence et davantage encore maintenant qu'elle a une vingtaine d'années. Luce ne peut en effet pas décider qui elle est vraiment et ne sait pas déterminer si elle préfère encourager son côté lumineux, celui qui rejaillit avec douceur sur son entourage, ou son côté sombre, celui qu'elle garde pour elle ou ne montre qu'en de très rares occasions. Et c'est encore plus difficile en ce printemps de quarantaine où chacun se replie sur soi, vit confiné dans son logement, et où, malgré tout, la solidarité s'exprime tout simplement.

C'est l'expérience que va faire Luce avec le vieux Don Vittorio et le sage Cane Superiore qui voient en elle ce qu'il y a de meilleur, mais aussi avec sa mère, dans un rapprochement aussi inattendu que drôle !

Un très joli texte, tout en douceur et profondeur, qui nous interpelle sans qu'on n'y prenne garde et empreint d'une belle réflexion pleine de sagesse et porteuse d'espoir. Un texte porté par cette savoureuse langue napolitaine et ses détours au travers de la ville. Oui, le printemps revient toujours nous dit Lorenzo Marone et on aurait bien tord de l'oublier!