Chroniques d'une résilience

Publié le par Martine

Chroniques d'une résilience

Il est des histoires qui nous prennent aux tripes, les tordent et nous confrontent à une réalité brutale. Des histoires dont on aimerait se dire qu'elles ne sont qu'un roman, que, non, la vie ne peut pas être aussi dure, aussi injuste, ni aussi belle parfois.

Cette histoire, c'est le témoignage que nous invite à découvrir Emmanuelle Cart-Tanneur dans ses "Chroniques d'une résilience" et que les éditions Jacques Flament ont eu l'excellente idée de publier. Car cette histoire, aussi brutale, aussi bouleversante soit-elle, doit être lue par tous, ou au moins par le plus grand nombre, pour savoir, pour sortir des idées toutes faites, de ces images d'Epinal dont les romans justement, les séries télé ou les films nous abreuvent et qui nous maintiennent dans un état d'ignorance, une tromperie qui, si on en avait une petite conscience, nous ferait réagir autrement ou tout au moins nous permettrait de décider en connaissance de cause. En son âme et conscience.

Cette histoire, c'est celle qu'a vécu Emmanuelle Cart-Tanneur et qu'elle a eu besoin de consigner sur papier, elle qui possède ce talent d'écrire. Juste pour continuer à vivre.

Imaginez un couple, amoureux, leurs trois filles, une situation pas forcément aisée mais confortable. Imaginez une passion toute neuve pour la moto, les sorties avec les copains du club le week-end. Imaginez celle de trop, celle dont vous ne reviendrez pas. Ou dont vous reviendrez, gravement blessé, dont votre survie ne tient qu'à la réussite d'une intervention à haut risque et dont vous réchapperez au prix de l'usage de votre bassin et de vos jambes. Paraplégique. Le mot est dit. Vous ne marcherez plus.

Ce drame, Emmanuelle Cart-Tanneur l'a éprouvé dans tous les sens du terme. Comme épouse de cet homme aimé, ce père de famille attentif et attentionné, dont la vie bascule à à peine 42 ans. Et comme femme, privée de son amour et qui, par amour justement, puis par honnêteté et sincérité, va consacrer ses journées, ses nuits, tout son temps à cet homme, à l'organisation de la maison, la gestion de leur quotidien, la présence essentielle auprès de leurs filles, adolescentes. Et cela, en toute pudeur et sans tabous.

Emmanuelle Cart-Tanneur ne nous épargne rien. Ce témoignage, elle nous le livre en toute franchise, sans rien oublier des moments difficiles, de ceux qu'elle aurait vraiment préféré ne jamais vivre, de l'attente, des moments de découragement, des larmes, du chagrin contenu et de ceux, plus rares mais ô combien si précieux, de ces minutes de bonheur, de complicité retrouvée, fugaces instants de félicité qui renforcent votre certitude d'agir en conformité avec vos valeurs et convictions les plus intimes.

Ce témoignage, je l'ai lu pendant le confinement. Je ne vous cache pas qu'il m'a fallu plusieurs jours pour en sortir, pour m'en remettre. Je tenais à en parler ici parce que, comme je vous l'ai déjà dit, sa sincérité, son authenticité, sa réalité doivent être connues de tous. Parce que personne n'est à l'abri, jamais, d'un tel drame. Parce que les mots que pose ici Emmanuelle Cart-Tanneur sont ceux du coeur, ceux d'une femme droite et libre, en harmonie entre ses pensées et ses actes. Chroniques d'une résilience, jamais titre n'a été si bien posé sur un ouvrage. De résilience il est question ici et de tellement plus encore.

Publié dans Pages d'histoires

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M
Merci de nous en parler je ne sais pas si je le lirai malgré ce que tu en dis. J'imagine que l'écriture a dû permettre à l'auteur de mieux mettre en mot, les difficultés et les joies quotidiennes et pour cela elle peut aider beaucoup de gens qui vivent les mêmes choses. Belle journée
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M
Oui, je pense sincèrement que cette lecture peut aider mais, bien sûr, je n'oblige en rien. Manquerait plus que ça!!! Je t'embrasse, Manou. Bon week-end!