L'ombre de Rose-May

Publié le par Martine

L'ombre de Rose-May

Dans la famille Ribéroux, il y a les parents, le fils aîné Léonard et la petite Rose-May dont la naissance vient d'agrandir ce foyer tranquille et paisible. Dans cette ferme du Limousin où les jours s'enchaînent aux mois, les saisons aux années, il fait bon vivre. Comme cela se pratiquait souvent en ce 19e siècle à la campagne, c'est bien souvent à Léonard qu'est confiée la garde de sa petite soeur pendant que les parents vaquent aux travaux de la ferme. C'est le cas ce jour où, devant un Léonard impuissant, Rose-May est enlevée. Et malgré la gravité de la situation, la police ne met guère d'empressement pour enquêter. Que vaut la vie et la sécurité d'une fillette en ces années 1850? Il vaut bien mieux reprocher aux parents accablés et dévastés de douleur d'avoir laissé l'enfant sous la surveillance de leur fils aîné qui, selon toutes les apparences, n'était pas à même d'assurer cette mission.

Ce qui aggrave d'autant la culpabilité pourtant non motivée du jeune garçon. Pendant des années, Léonard va vivre avec ce poids sur le coeur, se reprochant sans cesse de n'avoir pas su protéger sa petite soeur et s'obstinant à penser qu'elle est là, pas loin, vivante et qu'elle a besoin de lui. Aussi le jour où il croit la reconnaître sous les traits d'une jeune ouvrière porcelainière, il en sûr. Il le ressent. Cette jeune femme est Rose-May. Même si celle-ci dément, certains détails, troubles, regards fuyants le poussent à aller plus loin, à vouloir savoir qui elle est vraiment. Commence alors une enquête digne des meilleurs suspenses policiers qui le conduiront à Limoges et à un dénouement des plus inattendus et émouvants.

En commençant à lire ce nouveau roman de Corinne Javelaud, paru chez Calmann Levy Territoires, je savais que j'allais passer un très bon moment de lecture, ses ouvrages précédents ne m'ayant jamais déçue. Ce que j'ignorais, c'est que j'allais me passionner pour cette histoire qui démarre doucement et monte crescendo jusqu'à cette vérité finale époustouflante et bouleversante. 

S'il n'y a rien de pire en effet pour des parents que de ne pas savoir où se trouve leur enfant. c'est d'autant plus terrible pour la fratrie surtout quand celle-ci se juge responsable de la douleur parentale en plus de devoir assumer la sienne. Avec des mots justes, une sensibilité à fleur de peau, Corinne Javelaud nous imprègne de ce sentiment ambiguë de culpabilité, de chagrin et d'espoir mêlé qui habite Léonard, enfant puis adulte. Aussi comment ne pas le suivre dans cette quête qu'il mène dans une espèce de fièvre contagieuse? Comment ne pas vouloir également combler enfin cette attente qui l'habite depuis toutes ces années? Pour moi, ce fut impossible. Et c'est avec fébrilité que j'ai avancé dans cette lecture, chapitre après chapitre, curieuse vraiment de connaître la cause de cette disparition et la clé de ce douloureux mystère. 

J'apprécie déjà beaucoup le talent d'écriture de Corinne Javelaud. A travers ce récit poignant et trépidant, elle confirme haut la main ses qualités de romancière conjuguant aisément culture populaire, sociale, historique avec suspense et sentiments.

L'ombre de Rose-May
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B
Un très bon roman lu en service presse et que j'ai adoré !<br /> Douce semaine encore à toi Martine.<br /> Gros bisous.<br /> Bernadette.
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M
C'est un auteur que j'ai déjà noté dans mon carnet mais pas encore lu ! Tu as raison de te fixer de lire un roman du terroir par mois je devrais faire pareil, alors que souvent je ne les lis qu'en vacances ! Merci pour cette belle chronique
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