Le goût des pépins de pomme
Deuxième participation au challenge Les feuilles allemandes organisé par Eva jusqu'au 8 décembre. Deuxième participation et dernière puisque j'ai décidé de ne pas poursuivre (pour l'instant) la lecture du recueil "Quand les lumières s'éteignent" d'Erika Mann, emprunté aussi pour ce mois allemand et beaucoup trop sombre et dur pour moi actuellement. Je remercie Eva pour l'organisation de ces Feuilles allemandes qui m'ont fait faire deux belles découvertes littéraires dont ce roman de Katharina Hagena "Le goût des pépins de pomme".
C'est par la voix d'Iris que cette douce histoire nous est contée. Iris qui n'est pas encore née quand sa tante Anna meurt à l'âge de 16 ans des suites d'une pneumonie dont elle a refusé de se soigner véritablement, la maladie l'ayant surprise alors qu'elle vivait sa première peine de coeur. Mais ça, on ne le comprendra que plus tard.
Pour l'instant, on se retrouve à Bootshaven, au nord de l'Allemagne, dans la maison familiale en présence du notaire chargé de lire le testament de Bertha à ses trois filles Inga, Harriet et Christa et à sa petite-fille, Iris. Laquelle est très surprise d'apprendre que la-dite maison lui revient. Un héritage qui la gêne beaucoup dans un premier temps, tant d'un point de vue familial vis à vis de sa mère et de ses tantes que professionnel. En effet Iris exerce la belle profession de bibliothécaire à Fribourg. Un travail qu'elle aime et une ville dans laquelle elle se plait beaucoup. Mais...
Mais c'est compter sans les souvenirs qui reviennent, ces instants oubliés, heureux ou beaucoup moins, émus toujours, qui s'imposent tout à coup au moment où on s'y attend le moins. Et c'est ne pas tenir compte aussi de la curiosité, de ce besoin de savoir, de comprendre, de reconstituer le passé, qui se glisse insidieusement en elle. Pourquoi, comment, de quoi vraiment la tante Anna est-elle morte si jeune? Pourquoi le sujet a-t-il toujours été évoqué à voix basse et vite éludé quand il venait à être abordé?
Et c'est compter aussi dans la présence de Max, le jeune notaire chargé d'exécuter la succession. Ami d'enfance avec qui Iris partageait ses loisirs quand elle venait passer quelques jours chez sa grand-mère, Bertha, la jeune femme ressent à présent une toute autre attirance pour l'homme de loi. A raison ou à tort? Je vous laisse le découvrir.
Ce que je peux vous dire cependant, c'est que cette lecture m'a beaucoup plu. J'ai aimé lire ces portraits de femmes (la grand-mère et ses filles) telles que les découvre peu à peu Iris. Comme toujours, la vie n'a pas coulé lisse et sans heurts pour elles, en particulier en cette Allemagne soumise aux soubresauts de l'Histoire. Mais c'est joliment raconté. Il se dégage une grande tendresse et beaucoup de douceur de ce récit. Comme si on écoutait une histoire à son rythme avec ses peines et ses petits bonheurs. La vie quoi...