Romeo e Giulietta
Pour terminer cette année sur une note humoristique, il me fallait bien lire cette nouvelle parue dans le recueil "La regina di Pomerania e altre storie di Vigata" chez Sellerio et dans laquelle mon cher Andrea Camilleri nous offre sa propre version du chef d'oeuvre de Shakespeare!
C'est l'effervescence à Vigata en cette fin d'année 1899 où la commune prévoit de fêter le passage à l'année 1900 en organisant un bal masqué où tous les habitants sont invités, les plus aisés comme les plus pauvres. Ce qui, évidemment, crée quelques polémiques, les uns ne voulant pas forcément se mêler aux autres pour Capodanno surtout en étant costumés et masqués, ce qui empêche toute identification.
Cette soirée ne réjouit pas non plus les familles D'Asaro et Petralonga qui, depuis des décennies, voire des siècles, se vouent une haine farouche au point de résider chacune d'un côté de la ville et de ne jamais aller dans le quartier ennemi.
Et justement, pour le maire, cette soirée pourrait être l'occasion idéale de rabibocher les deux familles dont les générations actuelles ne se rappellent même plus l'origine de cette guerre entre elles. C'est donc dans cette perspective qu'il décide d'associer à ce bal masqué le concours de la plus belle tenue et d'inviter Manueli d'Asaro, 20 ans, et Mariarosa Petralonga, 18 ans, à faire partie du jury.
Ce que les deux familles acceptent, n'ayant pas connaissance de la "présence ennemie" au sein de ce jury.
Et, bien sûr, ce qui devait arriver arriva. Malgré leurs masques, ou parce qu'ils les enlèvent pendant les délibérations, les deux jeunes gens tombent sous le charme l'un de l'autre et se jurent de se marier.
Oui, mais comment faire? Leurs pères n'accepteront jamais cette union. D'autant plus que les efforts du maire pour les réunir ont échoué. Il ne reste plus à Manueli qu'à enlever Mariarosa en faisant croire à un véritable rapt commis par de redoutables bandits qui laisseront le jeune homme libérer son aimée contraignant ainsi les deux pères à accepter leur union pour éviter de ruiner la réputation de la jeune fille.
Grâce à quelques amis fidèles, tout est bien organisé et se déroule au mieux le matin de l'Epiphanie quand Mariarosa et sa servante, Nunzia, une jeune fille du même âge mais au physique ingrat, se rendent à la première messe du matin, histoire d'éviter la foule des grands jours et surtout de se donner toutes les chances de réussir leur projet. Mais tout ne se se passe pas comme prévu et Camilleri nous offre un final des plus drôles et inattendus!
Moi qui cherchais une bonne nouvelle ou un roman se déroulant à Capodanno (Premier de l'an italien), quand j'ai lu les premières lignes de cette nouvelle, j'ai de suite su que j'avais trouvé mon bonheur. Et encore plus avec Camilleri. J'ai apprécié encore une fois son humour, sa façon unique de raconter cette histoire, avec ce ton singulier qu'il nous donne à entendre et cette fin totalement surprenante et irrésistible!
C'est donc sur cette note pleine d'humour que je baisse le rideau sur cette année de blog 2018. A vous toutes et tous, je souhaite une excellente soirée de réveillon et vous dis "à très vite, en 2019!"