Cyanure
L'an dernier, j'avais gardé la dernière histoire de ce recueil de nouvelles signé Camilla Läckberg pour le prochain challenge Décembre Nordique organisé par Cryssilda sans me douter que même cette résolution-là j'allais avoir du mal à la tenir. Aussi hier laissant de côté tous mes en-cours de lecture, j'ai recherché ce recueil sur ma liseuse et enfin lu cette longue nouvelle (ou très court roman) de quelques 130 pages parue en français sous le titre "Cyanure" chez Actes Sud-Actes Noirs et "Tempesta di neve et profumo di mandorle" dans sa version italienne savourée hier en fin de journée.
C'est un peu contraint et forcé que Martin Molin (collègue policier de Patrik Hedström) accepte l'invitation de sa petite amie Lisette à passer Noël dans sa famille sur l'île de Välo, à proximité de la Suède, où elle pourra le présenter officiellement. Une présentation bien prématurée pour le jeune homme qui n'a pas vraiment l'intention de s'engager durablement dans cette relation. Mais, par facilité et pour ne pas se retrouver seul pendant les fêtes de fin d'année, il accepte... et le regrette dès le premier soir quand le grand-père de Lisette, Ruben, fondateur d'une grosse multinationale, s'en prend d'abord à ses deux fils à qui il a confié les rênes de la société depuis l'accident qui l'a contraint à se déplacer en fauteuil roulant, leur reprochant leur mauvaise gestion, puis un par un à pratiquement tous les membres de la famille. Sa petite-fille à qui il reproche de faire traîner des études qu'il paie et qui sont hors de prix, une autre qu'il admoneste pour son incapacité à faire émerger l'entreprise de stylisme qu'il lui a financée, son petit-fils pour sa fainéantise confirmée... Jusqu'au moment où, après avoir bu un peu, entre deux diatribes, il est pris de tremblements, de convulsions et s'effondre. Raide mort.
Dans la panique et l'affolement qui s'ensuivent, Martin demande à prévenir la police. Mais cela s'avère impossible dans la mesure où une tempête de neige s'est déclarée en début de soirée coupant toutes communications téléphoniques.
Ayant senti dans le verre de Ruben l'odeur d'amandes caractéristique du cyanure, Martin se voit obligé de mener les premières constations d'usage sur le décès par empoisonnement du vieil homme et à interroger tous les convives auxquels s'ajoutent le couple de gardiens de cette résidence familiale pendant qu'au-dehors la tempête fait rage. Mais qui a le plus de raisons d'en vouloir au patriarche au point de le tuer? Martin aurait bien besoin d'aide pour le découvrir. Hélas il est le seul policier présent sur l'île...
Comme j'ai bien fait de me plonger dans cette enquête à huis-clos très bien ficelée, où chaque protagoniste peut s'avérer coupable et a toutes les raisons de l'être comme s'en rend compte Martin dès les premières heures de sa présence au sein de cette famille que, non, décidément non, il n'intégrera jamais!
Une excellente enquête que je compte donc pour les challenges Décembre Nordique chez Cryssilda et Polars et Thrillers chez Sharon.