Une chouette rencontre avec Jean-Baptiste Andrea
Pour clore l'organisation du Prix des lecteurs de notre médiathèque La Passerelle, nos bibliothécaires nous ont invité, mardi dernier en fin d'après-midi, à une très sympathique et émouvante rencontre avec Jean-Baptiste Andrea, lauréat de cette sixième édition pour son premier roman "Ma Reine" paru aux éditions de L'Iconoclaste (relire ma chronique ici si vous le souhaitez!)
Tout d'abord je partagerai une légère déception quant à la participation des lecteurs vraiment peu nombreux. Nos bibliothécaires mettent un point d'honneur à nous proposer des animations toutes plus intéressantes les unes que les autres, comme notamment la possibilité de rencontrer l'écrivain vers qui la majorité de nos votes sont allés et je pense que la moindre des corrections est d'y participer. Je suis d'accord sur le fait que nos emplois du temps ne nous le permettent pas toujours mais autant?... Sans compter que cela me parait aussi assez incorrect vis à vis de l'auteur qui a fait le déplacement, a pris de son temps pour venir nous rencontrer. Bref, disons que la qualité primait sur la quantité!
Et de qualité, il a été grandement question lors de cette rencontre. Qualité des échanges que François, bibliothécaire, a mené d'une main de maître, sachant rebondir sur les réponses que nous apportait Jean-Baptiste Andrea et relançant sans cesse la conversation, ponctuant ses demandes d'extraits du roman.
Et qualité des mots, des propos que nous a tenus l'écrivain me permettant d'apprécier pleinement cette heure et demie et de me rappeler comme une évidence pourquoi c'est vers ce roman "Ma reine" qu'est allé mon vote en juin dernier.
Au fil de cette belle rencontre, Jean-Baptiste Andrea nous a successivement expliqué ses raisons, son fil conducteur, ce qui l'a guidé dans l'écriture de ce premier roman, ce besoin essentiel de se tourner vers l'écriture, lui qui est avant tout professionnellement un homme de cinéma en tant que réalisateur et scénariste.
Le jeune écrivain a évoqué pour nous la genèse de son roman, cette histoire située en 1965, pourquoi Shell, ce jeune garçon qui n'a pas vraiment d'âge (même si on peut facilement lui donner 12 ou 13 ans), qui n'est pas tout à fait comme les autres, qui ne rentre pas vraiment dans le moule, en qui personne ne croit et à qui Jean-Baptiste Andrea a eu (et a toujours) envie de dire "Moi, je crois en toi. Vas-y!". Et se trouve heureux de voir que les lecteurs éprouvent cette même envie. "C'est un livre qui nous ressemble, plus qu'un livre sur la différence, constate le jeune auteur. On a tous en nous une part de lui, cette part intime que personne ne connaît ou ne peut comprendre."
Et d'évoquer ensuite le parcours de Shell, envisagé comme un voyage initiatique, une quête qui doit forcément passer par une confrontation pour arriver à l'accomplissement de son destin.
Et de nous parler aussi de son amour pour la, "sa", Provence, celle où il a grandi, avec cette fameuse route Napoléon qu'il a empruntée souvent et emprunte encore régulièrement, parsemée (même si de moins en moins) de ces anciennes pompes à essence dans lesquelles avant, il y a bien longtemps, on s'arrêtait pour se faire servir le plein.
Et bien sûr cette rencontre ne pouvait pas se terminer sans que Viviane, "Ma reine", celle de Shell, n'occupe aussi le devant de la scène pendant quelques instants. Est-elle un rêve? Est-elle réellement présente? Existe-t-elle vraiment? Chacun a sa réponse. Et c'est ce qui fait et ajoute encore au charme de cette lecture, empreinte de poésie et d'innocence.
Je vous invite à lire aussi l'avis de PatiVore sur cette chouette rencontre!