Per fare a meno di te
Après la rencontre avec le jeune écrivain italien Paolo di Paolo le 6 octobre dernier à Montélimar, j'ai eu envie de le lire à nouveau et me suis souvenue qu'il était au nombre des participants au recueil "La forma dell'amore", acheté cet été en Italie, au côté de Camilla Baresani, Silvia Di Natale, Emiliano Gucci, Margherita Oggero, Romana Petri, Lidia Ravera, Giuseppina Torregrossa (dont le seul nom m'a poussé à acheté ce recueil!!!), Carla Vangelista et Andrea Vitali.
Ce recueil réunit des nouvelles parues dans la revue hebdomadaire Confidenze sur le vaste sujet de l'amour.
J'ai donc lu avec grand plaisir la nouvelle signée Paolo di Paolo "Per fare a meno di te" (Se passer de toi) et ai retrouvé avec bonheur les thèmes chers au jeune et talentueux écrivain : l'univers singulier du monde du spectacle (ici le cinéma), la recherche d'un absolu, d'une perfection en butte avec le quotidien et la mesquinerie ou la désinvolture de certaines personnes trop centrées sur elles-mêmes.
Nina et Enrico sont deux jeunes étudiants en cinéma. C'est Enrico qui remarque en premier Nina, croit-il tout au moins. Car maintenant qu'elle est loin de lui, qu'elle ne répond plus à ses appels, à ses textos, ne lui donne plus aucune nouvelle et qu'il ne peut admettre que leur belle histoire est terminée, Enrico se souvient.
Leur première rencontre qu'il pense avoir suscité alors que c'est elle qui l'a préméditée. Leurs premiers rendez-vous, les premiers sms, les premiers mails de plus en plus passionnés, leur toute première fois chez les parents de Nina, curieusement absents de chez eux ce jour-là ainsi que toutes les autres fois, ce qui empêche le jeune homme de les rencontrer. Les encouragements d'Enrico pour les succès d'études de Nina alors qu'elle semble considérer comme "normaux" les réussites du jeune homme...
Jusqu'à cette proposition de partir en stage à Paris qu'elle semble hésiter à accepter et qu'Enrico voit comme une formidable opportunité que Nina ne doit pas refuser. Son départ. Un prénom qui revient trop souvent dans ses conversations lorsqu'il l'appelle. Et son silence. Soudain. Au point que le jeune homme s'en inquiète avant de revenir peu à peu sur tout ce que le couple a partagé, tous ces détails, ces gestes, ces attitudes qui auraient dû alerter Enrico s'il n'avait pas été si amoureux.
Jusqu'à ce voyage à Paris, cette confrontation rendue possible grâce au téléphone de l'amie italienne partie en même temps que Nina. Et le retour maintenant que tout espoir est parti...
Le moins qu'on puisse dire, c'est que Paolo di Paolo a le don pour nous faire partager les pensées les plus intimes de ses personnages, pour nous imprégner de cet univers factice du monde du spectacle, est-on dans le vrai? ou simplement dans un film? Le doute est permis, voire même nécessaire. Là où il n'a pas sa place, c'est dans l'authenticité des sentiments qui y sont ressentis, qui s'imposent en évidence et s'éprouvent au côté des deux protagonistes. Cet amour est vrai. Et peu importe qu'il soit vécu dans la vraie vie ou à travers l'oeil d'une caméra!