Doppio misto
Alors que Roland-Garros vient juste de se terminer, c'est un double mixte "Doppio misto" d'un genre particulier que nous propose de lire Alessandro Robecchi dans la nouvelle qu'il a écrite pour ce mois de juin dans le recueil "Un anno in giallo" paru chez Sellerio.
Quand Alessandra De Carli frappe à la porte du bureau où officient un homme blond d'allure sportive et un brun plutôt bon chic bon genre, tiré à quatre épingles, ce n'est pas par simple courtoisie mais bien pour leur demander d'éliminer son mari, Angelo, dont elle veut se séparer et hériter. Et qu'y a-t-il de plus normal dans ces conditions que de faire appel à des tueurs à gage?
Mais voilà. Ce qui devrait n'être qu'une nouvelle mission à exécuter pose un véritable problème aux deux hommes qui ont reçu, trois jours plus tôt, la visite du mari d'Alessandra avec la même demande concernant sa femme, avec une condition supplémentaire, la mettre à exécution avant la fin de ce mois de juin. Que faire alors? Lequel des deux assassiner? Le mari ou son épouse? Faut-il respecter l'ordre chronologique de ces deux demandes et donc tuer madame en premier? Oui. Mais alors qu'en sera-t-il du deuxième contrat, fructueux également côté finances? Ce serait une perte que leur petite agence ne peut ou ne pourrait pas se permettre.
Face à toutes ces questions, il convient de réfléchir calmement, posément. Et d'abord procéder par étapes, commencer par éliminer la cause de cette double demande, celui qui, par des bavardages malvenus, a glissé cette idée aux oreilles d'Alessandra et d'Angelo. Ceci fait, ne reste plus que le problème de cet étrange double mixte à régler, en s'assurant de pouvoir les réaliser tous les deux et dans des conditions optimales. Mais cela est-il vraiment possible?
Je me suis vraiment régalée à lire cette nouvelle hier en fin d'après-midi. L'histoire d'abord est assez originale à mes yeux. L'embarras dans lequel cette double demande plonge les deux gérants de cette agence pas vraiment habituelle prend de suite le ton de l'humour et le garde jusqu'au bout dans sa façon unique de gérer cette situation extra-ordinaire.
Et c'est ce qui est bienvenu ces jours-ci où le moral suit les rythmes météorologiques, trois jours de pluie pour un de soleil. Un grand besoin de lumière, de chaleur, de rires pour sortir enfin de toute cette grisaille. C'est ce que j'ai trouvé en lisant cette nouvelle "noire-gialli" qui n'a de noir que le fond et le sourire sur toute la forme!
En voilà donc une très bonne nouvelle pour ce lundi de retour de pluie!