La vie est belle

Publié le par Martine

La vie est belle

Rendez-vous au cinéma aujourd'hui à nouveau pour notre Mois italien. Et le film que je vous propose de revoir en ce beau dimanche ensoleillé, c'est "La vie est belle" de et avec Roberto Benigni, au côté de Nicoletta Braschi, Giorgio Cantarini et Giustino Durano dans les rôles principaux.

Je pense que vous êtes nombreux, nombreuses à avoir vu ce film sorti en 1998, au moins une fois, comme moi. Je ne sais pas quel souvenir vous en gardez. Mais je peux vous raconter à quelle occasion, moi, je l'ai vu pour la première fois et les émotions qu'il m'a fait partager.

Ce film, j'en avais entendu parler mais avant qu'un professeur ne demande à mes enfants de le regarder pour je ne sais plus quel travail scolaire, je n'avais pas été tentée de le voir. Il faut dire qu'à ce moment-là, le cinéma pour moi était plutôt exceptionnel et qu'à la télévision déjà je préférais me plonger dans un bon roman. 

Alors, ce soir-là, rassemblement familial devant la télé pour voir "La vie est belle". Pour moi, le vague souvenir que j'en avais et ce que mes enfants m'en avaient plus ou moins dit à l'avance, c'est qu'il se passait pendant la Deuxième Guerre mondiale mais, à mon étonnement manifeste, qu'il "n'était pas triste"! Et de fait il ne l'est pas. Ou du moins, pas comme on pourrait s'y attendre.

Car l'histoire n'est pas seulement belle, elle est magnifique! La rencontre entre Guido, qui rêve d'ouvrir une librairie malgré les tracasseries administratives liées à sa religion de confession juive, et Dora, institutrice. Guido, c'est un poète, un doux rêveur. Pour lui, tout ce qui est trop réel, réaliste, terre à terre, il le contourne. Et plutôt que de s'y opposer, il s'en arrange, il fait avec, en faisant comme si tout ceci n'était qu'un jeu.

Et c'est ce qu'il fait quand, quelques années plus tard, alors que les échos de la Deuxième Guerre mondiale résonnent de partout, que la vie, en Italie comme ailleurs, est de plus en plus difficile, et pire encore pour les personnes de confession juive comme son fils, Giosué, et lui désormais. C'est ce qu'il fait aussi quand Giosue et lui sont arrêtés puis déportés dans un camp, où Dora se laisse enfermer également par amour maternel et marital. Et là, dans ce camp où les pires horreurs, les pires exactions se déroulent tous les jours, Guido fait en sorte de ne voir qu'un jeu, qu'un défi quotidien à relever, à déjouer, qu'une série d'épreuves à dépasser pour être encore là le lendemain et pour gagner, dit-il à son fils, "un vrai char d'assaut!" 

Ce film, je l'ai reçu comme un vrai choc. Il m'a marquée à jamais comme une exceptionnelle leçon de vie. De cet espace où tout a été fait pour déshumaniser l'homme, cet homme, ce père fait abstraction, ou nous laisse croire qu'il en est ainsi, pour atténuer cette horreur aux yeux de son enfant. Mais jusqu'où peut-on protéger ainsi son enfant? Surtout quand on est confronté à une force tellement plus implacable?

Avec Guido, la vie est belle, oui. Et ce film est tellement, tellement beau.

La vie est belle
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M
Je crois que tu as tout dit : exceptionnelle leçon de vie.
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M
Merci Manika