Mort sur le lac
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Ce lac, c'est le lac de Côme en Italie du Nord, Lombardie. Le mort, ou plutôt les ossements qui viennent d'être retrouvés sur un chantier à proximité du lac par l'équipe de la commissaire Stefania Valenti, ne semblent pas vraiment correspondre à ceux d'un promeneur décédé suite à une chute accidentelle. Non. Pas vraiment. Surtout après que la commissaire ait constaté un trou dans le crâne de l'inconnu, lequel trou est à coup sûr celui créé par une balle. L'enquête peut alors commencer... Ce roman, ce polar italien, c'est l'auteur Giovanni Cocco et sa compagne médecin légiste Amneris Magella, tous deux italiens, qui l'ont écrit, à quatre mains, pour notre seul plaisir de lecteurs (et lectrices!) et peut-être aussi parce qu'ils savaient qu'aujourd'hui Eimelle nous proposait de lire un polar italien se déroulant en Italie pour son mois italien? Non! N'exagérons pas! Mais Marie Voisin, l'attachée de presse des éditions Calman-Lévy qui publient ce roman, le savait, elle! Je lui l'avais dit!!! Voici donc notre commissaire Valenti engagée sur une nouvelle enquête à résoudre. Mère célibataire d'une mignonne Camilla, elle est parvenue, non sans mal, à s'imposer dans ce monde typiquement masculin, à y installer son grade et entend bien le (et se) faire respecter et entendre à ce titre. Elle est ce qu'on qualifie habituellement une femme forte. Mais elle est surtout humaine. Avec ses faiblesses, ses failles, ses manques à combler... Quand, en plus, l'autopsie révèle que les ossements découverts près du lac sont vieux de plusieurs décennies, c'est à une page d'Histoire que se trouve confrontée Stefania. Et pas une page des plus glorieuses. Seulement une page qu'il faut bien accepter, qui s'est écrite et qu'il faut maintenant parvenir à tourner. Mais cela ne peut vraiment pas se faire sans mal, et remuer la boue qui entoure les vieux souvenirs n'est pas si aisé que cela... Je me suis laissée happer par ce roman dès les premières pages. D'abord parce que la commissaire Valenti, à elle seule, vaut le détour. Un personnage féminin comme je les aime. Vrai et authentique, avec ses qualités et ses défauts. Avec ses défaillances, ses peines et ses convictions, ses certitudes et son assurance professionnelle. Ensuite pour l'ambiance, l'atmosphère dont on se laisse volontiers imprégner et pénétrer. Et puis l'histoire en elle-même qui nous ramène sous l'Italie mussolinienne mais pas que, qui nous fait découvrir une Italie à la fois typique, attendue et aussi surprenante. Par-delà les Alpes, nous connaissons (ou au moins avons entendu parler) des affaires de corruption, d'enlèvements, de meurtres perpétrés (ou non) par la Mafia à présent présente dans tout le pays. Nous savons, avons appris, lu sur l'Italie du début du 20e siècle, la montée du fascisme, l'accession au pouvoir de Mussolini, son engagement au côté de l'Allemagne nazie pendant la deuxième guerre mondiale. Nous savons certes. Mais ce savoir ne peut qu'être imaginé, du moins pour moi. Alors ce sujet ne pouvait vraiment que me plaire, me passionner. Et quand, en plus, il est porté par une écriture savoureuse (merci à la très bonne traduction d'Anaïs Bouteille-Bokobza), sur un rythme soutenu qui ne permet pas à notre attention de se disperser, de s'éloigner, un récit qui nous captive et qui nous laisse trop vite en manque. Des histoires comme ça, des enquêtes aussi passionnantes, ce personnage de Stefania Valenti, moi, j'en redemande! Et j'espère bien que d'autres opus seront écrits et traduits également en français. Je la vois bien en personnage récurrent, cette épatante commissaire. Très bien même!...