Est-ce que les enfants jouent pendant les guerres?

Publié le par Martine

Est-ce que les enfants jouent pendant les guerres?

Encore un coup de coeur, allez-vous me dire? Eh bien, oui, j'avoue et je l'assume complètement. Ce recueil de vingt nouvelles que Jacqueline Dewerdt-Ogil vient de publier chez Zonaires Editions est une petite merveille du genre.

Le style est fluide, net, sans fioritures, percutant et va droit au but. Et cela, dès la première nouvelle, celle qui donne son titre au recueil "Est-ce que les enfants jouent pendant les guerres?" et qui, elle-même, est tout cela à la fois et bien davantage.

Dans l'interview qu'elle a eu la gentillesse de m'accorder, Jacqueline Dewerdt-Ogil parle de ses nouvelles comme autant "de personnes qui partent tout en conservant un regard tourné vers le passé, dans un sens allant donc du présent vers le passé". Certes il est question de ce regard porté sur avant dans plusieurs de ces nouvelles. Mais pas dans toutes et je ne peux donc être totalement d'accord avec l'auteur.

Si cette affirmation se révèle vraie dans la nouvelle éponyme qui nous parle d'un retour au pays après la guerre et de recherches d'identité, de racines permettant de se construire, elle l'est beaucoup moins dans "Vita brevis" où le passé par la simple évocation d'une mère disparue mais encore omniprésente occupe toute la place et n'en laisse aucune au présent.

Même ressenti pour "Virtuelle randonnée" qui retrace une rencontre éphémère, aboutissement logique d'une longue correspondance virtuelle, bien ancrée dans notre aujourd'hui et "Brève rencontre" où le hasard d'une discussion inattendue permet de prendre conscience de la place accordée à une situation d'autrefois qui n'a plus lieu d'être à présent.

Là où je suis d'accord avec l'auteur, c'est quand elle nous dit que ces nouvelles relatent des situations inabouties ou mal digérées ou niées. C'est effectivement le cas à de nombreuses occasions et c'est peut-être ce qui m'a le plus émue dans ces textes aussi divers que variés. Des personnes de tous horizons sociaux, culturels, professionnels ressentent les mêmes émotions, connaissent les mêmes sentiments remettant ainsi, d'un coup, chaque chose à sa place. Le bien, le mal, le blanc, le noir, le gris de la vie frappent à égale distance, que l'on soit riche ou pauvre, bien dans sa peau ou hésitant. Toutes ces émotions, tous ces sentiments, chacun est à même un jour ou l'autre de les ressentir, de les exprimer. Et c'est ce qui fait la force de ce recueil, ce côté équilibré, d'égalité qu'on a un peu (beaucoup?) tendance à oublier lorsque l'on est confronté à une certaine "injustice" et qui se dit ici librement et fort justement.

Une belle écriture qui claque, concise, directe et franche. Voilà ce que nous offre Jacqueline Dewerdt-Ogil. Voilà ce que j'ai apprécié dans ce beau recueil et qui me fait porter cette lecture au rang de "coup de coeur"!

La palme revenant très certainement à la nouvelle "Le vase bleu" bref échange de lettres entre un frère et sa soeur qui, comme qui dirait, sent vraiment le vécu!

De la belle ouvrage, oui!

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A
Une très bonne question, malheureusement.
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M
Mais en connait-on la réponse, Alex?!!