Le petit bonnet de laine rouge, la chronique
La voici, la voilà, ma chronique du Petit bonnet de laine rouge de Catherine Ecole-Boivin, roman publié dans la belle collection des Terres de France des Presses de la Cité.
Cette chronique est parue hier dans ma rubrique Lu pour vous du Dauphiné Libéré.
Voici un roman au titre bien évocateur ces jours-ci. Pourtant ce « Petit bonnet de laine rouge » de Catherine Ecole-Boivin paru dans la collection des Terres de France des Presses de la Cité n’a rien d’un conte de Noël. Quoique…
A la Hague, dans la presqu’île du Cotentin en Normandie, c’est là que grandit la petite Margriette. A l’image du Petit Chaperon Rouge, c’est par son bonnet de laine rouge que tout son voisinage l’identifie. Un petit bonnet que la fillette porte à longueur de temps comme un signe de reconnaissance. Mais une reconnaissance particulière. Celle qu’elle espère et appelle de tous ses vœux les plus secrets. Celle de sa mère.
Mais rien ne vient. Et pour cause ! Cette dernière a disparu du jour au lendemain, sans que personne ne dise quoi que ce soit à la petite Margriette. Alors la fillette patiente et attend sans cesse le retour de cette maman silencieuse et secrète qui lui imposait de porter ce bonnet de laine rouge. Mais les années passent. Margriette grandit. Et la tendre amitié qui la liait à Agricol se transforme au fil des ans en un sentiment plus tendre et beaucoup plus fort. Son rêve désormais, c’est de devenir agricultrice, d’épouser Agricol et de vivre heureuse avec lui et les enfants qu’ils ne vont pas manquer d’avoir. Mais un bonheur aussi assuré semble-t-il peut-il se poser et s’installer sur des non-dits trop forts ? C’est la question que nous pose Catherine Ecole-Boivin en nous réservant notre lot de surprises à travers cette lecture.
Ce « petit bonnet de laine rouge » est le premier roman que l’auteur publie dans cette collection unique des Terres de France. Et c’est bien naturellement que cette histoire y trouve et y prend toute sa place. L’écriture de Catherine Ecole-Boivin est plaisante et richement documentée sur cette région normande, ses modes de vie, ses croyances. Les décors nous y sont restitués de manière si probante qu’on a l’impression de les admirer in situ. Et les sentiments sont vrais, perceptibles et mis en évidence sans aucun larmoiement. Mais ce « petit bonnet de laine rouge », c’est avant tout et surtout un superbe portrait de femme. De son enfance à l’âge adulte. Toutes les étapes de la construction de sa personnalité, une « belle » personnalité, y sont évoquées avec ses espoirs, ses attentes et aussi ses failles. Car comment construire quelque chose de solide quand les fondations ne sont pas stables ? La collection dans laquelle ce roman est publié se nomme « Terres de France » et c’est bien une histoire de terre et de racines que nous offre Catherine Ecole-Boivin à travers la destinée de cette attachante Margriette.