Le Mage du Rumorvan
Comment un paisible petit village de Bretagne peut-il cacher d’aussi sombres desseins ? Comment un homme apparemment sans histoire, mais néanmoins inspecteur de police de par sa profession, peut-il se laisser totalement engloutir par une affaire somme toute classique mais qui n’en demeure pas pour autant inexplicable ? C’est ce que l’auteur Jean-François Joubert s’attache à nous raconter avec ce « Mage du Rumorvan » cause de bien des surprises et d’innombrables tracasseries.
Un soir d’hiver dans le petit village d’Aber-Ildut, celui qui fait office à la fois de médecin et de devin, autrement surnommé « le mage », est sauvagement assassiné. Cette découverte terrifie littéralement les villageois leur laissant pressentir de sombres évènements à venir, que leur avait plus ou moins prédits justement leur mage disparu de manière aussi horrible. L’enquête sur ce crime est alors confiée à l’inspecteur Lavigne, homme solitaire et sans véritable relief, qui va devoir se faire violence pour arriver à faire parler les villageois, tous détenteurs d’informations et de secrets qu’ils ont envie, ou pas, de partager.
Entre les peurs, assez fondées du reste, des uns et les trop faciles confidences des autres, notre inspecteur a bien du mal à trier le vrai du faux et cela, d’autant plus, que de mystérieux évènements surviennent, effrayant toujours davantage la population. Et si d’anciennes croyances refont alors surface, renforcées par des faits et situations bien présents et réalistes, la magie et les prophéties dont semblait faire usage notre mage avec persuasion pourraient bien avoir raison de la santé mentale de notre inspecteur. Mais jusqu’à quel point ? Et cela ne l’empêchera-t-il pas, volontairement, de résoudre cette triste enquête ?
De prime abord cette lecture inhabituelle étonne, surprend. La Bretagne est réputée en effet pour ses histoires de magie et de sorcellerie entretenues par la présence de ses druides. Mais ce roman, inspiré par la mémoire collective, se déroule en pleine époque contemporaine. Ce qui nous pousse à nous interroger. Ces croyances d’un autre temps ont-elles toujours légitimité à perdurer ? Ces « grimoires » emplis de légende et conservés entre des mains pas forcément innocentes ont-ils toujours lieu d’être si ce n‘est pas pour garder une trace de l’Histoire régionale ? Autant de questions soulevées par Jean-François Joubert à travers une histoire prenante susceptible des pires angoisses.