La mer, le matin

Publié le par Martine

la mer le matin

 

Avec ce récit « La mer, le matin », Margaret Mazzantini nous offre une magnifique leçon d’amour maternel sur fond d’immigration et de déracinement pour le compte de la collection Pavillons des éditions Robert Laffont.

Deux pays : l’Italie et la Libye. Deux mères : Angelina et Jamila. Deux fils : Vito et Farid. Et entre eux, entre elles : une mer… Méditerranée.

Farid vit entre son père Omar et sa mère Jamila en Libye. Alors qu’il a encore l’âge de jouer « à la guerre » avec ses petits camarades d’école, la vraie éclate. Tuant son père et forçant sa mère à fuir, à s’exiler pour espérer une vie plus douce ailleurs ou, au moins, survivre. L’espoir de cette autre vie, c’est l’Italie, la Sicile au-delà de la Méditerranée. Or Farid, enfant du désert libyen, n’a jamais vu la mer…

C’est sur cette terre sicilienne que Vito, jeune garçon de 18 ans, trompe son ennui et son désarroi au moment de décider vraiment de sa vie d’adulte en trainant sur la plage où la mer, chaque jour, déverse sont flot de naufragés clandestins qui ont fui la Libye dévastée par la guerre civile. Si ses origines sont bien siciliennes, Vito connaît l’histoire de sa mère, Angelina, et de ses parents qui ont connu, eux aussi, l’exil et le déracinement pour fuir d’abord l’Italie fasciste puis ensuite le retour forcé lorsque les forces libyennes les y ont contraint. Angelina est née en Libye au début des années 1960 et y a vécu jusqu’à ses 11 ans. De cette enfance en terre arabe, elle garde une profonde nostalgie, augmentée par le ressentiment parental, et n’est jamais parvenue vraiment à faire sienne cette vie sicilienne.

Entre ces êtres que tout oppose mais que l’Histoire rapproche, la rencontre est-elle possible ? Un avenir peut-il se construire ?

C’est à cette réflexion que l’auteur Margaret Mazzantini nous invite à participer à travers ce roman à l’écriture à la fois douce et forte. Ce récit en trois parties « Farid et la gazelle », « Couleur silence » et « La mer, le matin » nous ouvre grand les portes de la misère humaine tout en nous imprégnant d’une atmosphère lourde, chargée de poésie, de nostalgie, de colère, de regrets, d’incompréhension et néanmoins porteuse d’un brin d’espoir. La mer et sa ligne d’horizon, infinie, tant d’un côté que de l’autre, est-elle alors synonyme de recommencement ou signe-t-elle une fin certaine ? A vous, lecteurs de ce superbe roman, de le découvrir…

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