L'Héritière des anges
Mon ami Gilles Paris me connait bien. Il sait que j'apprécie les romans dits "du terroir" et, en la matière, il m'a plutôt gâtée!
Déjà cette "Héritière des anges" pour commencer!
De Florence Roche, paru aux éditions De Borée dans la collection Terres de Femmes, ce roman passionnant et foisonnant nous emmène au 18e siècle. Nous faisons connaissance avec la jeune et très belle Eléonore qui cumule le fait d'être une pauvre et miséreuse orpheline et, en plus, d'avoir pour elle une voix magnifique. Deux "tares" si l'on peut dire qui condamnent la jeune femme à être enfermée dans un cloître de soeurs cisterciennes. C'est là cependant que la comtesse de Lesle, venue faire ses bonnes oeuvres, la remarque et décide d'en faire sa chanteuse personnelle. L'histoire pourrait s'arrêter là. Mais Florence Roche ne l'entend pas ainsi. Et moi non plus d'ailleurs. Ce serait beaucoup trop simple!
Non! Eléonore se retrouve à présent à Paris avec sa bienfaitrice aussi pieuse qu'Eléonore est belle et talentueuse. Les fastes de l'opéra semblent s'illuminer pour notre jeune héroïne. Est-ce cependant pour mieux l'engloutir? Ou au contraire pour lui permettre de découvrir enfin qui elle est et surtout d'où elle vient. Ces fameuses racines qui aident chacun d'entre nous à grandir...
Avec une écriture simple et accrochante, Florence Roche nous offre ici un roman plein de rebondissements. Avant tout révélateur d'une époque à jamais révolue hisoriquement parlant, cette histoire est aussi et surtout celle d'une jeune femme ignorante de son passé et que la vie pourtant l'oblige à retrouver. Cette quête ne se fera pas sans embûches, vous pouvez bien l'imaginer. Et loin des sentiers battus et des clichés du genre, Florence Roche s'amuse à nous surprendre. Jouant avec ses connaissances de cette période, s'appuyant sur des faits historiques prouvés, renforçant son récit de superbes descriptions, elle nous offre un roman étonnant, un merveilleux voyage jusque sous le soleil de Florence en Italie.
Du mystère, du talent, de l'aventure et ... de l'amour! Que demander de plus?!!!
Un petit extrait page 31?
Le voici:
"Eléonore avait réussi à se glisser derrière le dernier pilier latéral de l'abbatiale, derrière le jubé. C'était une de ses cachettes préférées. Avec l'acoustique, les chants grégoriens lui revenaient amplifiés, ils lui nouaient le ventre de plaisir, ils la sortaient de sa vie pour l'emmener dans une espèce d'état de torpeur, entre plein bonheur et enchantement."
C'est beau, n'est-ce pas?