De tempête et d'espoir Saint-Malo
Alors que le deuxième tome s'annonce pour la rentrée littéraire de septembre, il est grand temps que je vous parle de ce roman de Marina Dédéyan paru chez Flammarion.
Un roman d'aventures et de fantasy, d'étrange et d'exotisme mêlés, que le bandeau résume très bien "Par-delà les océans, je te retrouverai..."
Cette quête, c'est la jeune Anne de Montfort qui l'entame lorsque, à l'automne 1761, alors que sa mère vient tout juste de décéder, elle apprend que son frère a disparu aux Indes, loin, très loin de sa Bretagne natale.
Est-il une des innombrables victimes de la guerre qui oppose le roi Louis XV à son homologue anglais pour la conquête des territoires nouveaux situés entre l'Amérique et l'Asie?
Est-il retenu prisonnier dans une prison sordide de Madras?
Ou encore, et c'est ce qui pourrait lui être arrivé de mieux, est-il parti chercher fortune?
La jeune fille, âgée tout juste de 18 ans, ne sait pas, ne sait rien de ce qui a pu advenir de son frère qui est à présent la seule famille qu'il lui reste.
Aussi pour s'éviter le couvent qui ouvre d'emblée ses portes à cette jeune orpheline, Anne décide de partir à la recherche de son frère qu'elle souhaite retrouver vivant coûte que coûte, au péril même de sa propre vie, et malgré les empêcheurs de s'aventurer en rond que seront, peut-être, son cousin René-Auguste de Chateaubriand, riche armateur estimé par la caste aristocratique de Saint-Malo, son meilleur ami Corentin, ou encore Mère Saint-Yves, supérieure des Ursulines de Dinan.
Ce qui m'a plu dans ce roman, outre le fait que l'auteur nous entraine au coeur d'une folle aventure, avec ses surprises, bonnes ou mauvaises, ses pièges, ses regains d'espoir, ou ses chutes de désespoir, ce qui m'a plu, c'est son écriture, toute la partie narrative du récit. La Bretagne y est magnifiée. Moi qui ne la connais pas, j'ai ainsi pu me familiariser avec ses paysages et son atmosphère particulière. De même toute cette époque pré-révolutionnaire nous y est décrite avec force détails et précisions pour une restitution des plus authentiques. Et enfin la traversée des mers, la découverte des Indes se révèlent effroyablement fantastique.
J'espère avoir le plaisir de lire la suite car, comme tout bon auteur qui se respecte, Marina Dédéyan (que j'ai eu la chance de rencontrer fin avril) a su laisser quelques zones d'ombres et trainer une part de mystère suffisantes pour nous tenir en haleine bien au-delà de la dernière page...
Et comme nous sommes mardi, je vous en propose un court extrait, page 31:
"Depuis la minuscule entrée aux murs marqués de larges tâches d'humidité, j'entrevis la chambre, le corps étendu.
- Venez, me murmura l'abbesse.
Guidée par elle, j'approchai du lit. Je reconnus à peine cette femme si frêle, à la chevelure prématurément blanchie sous le bonnet de dentelle. Ses lèvres closes me paraissaient moins pâles que de son vivant. (...)"