Vitoucha

Publié le par Martine

Quel point commun peut-il y avoir entre l’accordéon d’un vieil athlète de cirque, un miroir ancien, un drap de lin, une montre à gousset, une malle qui a beaucoup voyagé, une canne à pommeau monogrammé, une vieille caisse ou un sceau aux lointaines origines russes ? De prime abord, rien. Mais tous ces objets récents ou datant d’un ou plusieurs siècles ont tous une histoire que s’est amusé à nous conter Roland Boudarel, auteur résidant dans la Drôme, dans son recueil de nouvelles « Vitoucha » paru aux éditions Le Manuscrit.

Huit nouvelles composent ce recueil surprenant et attachant qui nous plonge dans différentes époques de notre Histoire en France, en Italie, en Russie… et nous invite à rencontrer autant de personnages drôles, sympathiques, ou un peu moins. Tous ont une histoire à partager. Des histoires simples, parfois dramatiques, mais toujours emplies d’émotion avec une pointe de poésie piquée au détour d’une phrase.

Que ce soit celle de Valbruna et du vieux Domenico Zucco, d’Elina bien obligée de découvrir la vérité qui la concerne directement, du jeune Vadim, ou encore de la singulière Vitoucha, ces histoires nous imprègnent et nous interpellent, nous forçant alors à regarder différemment notre univers quotidien et tout ce qui le compose.

Roland Boudarel aime chiner dans les brocantes. C’est une évidence qu’il se plait d’ailleurs à nous rappeler au début de chacune de ces nouvelles. L’objet qui l’a inspiré nous est présenté dans le contexte où il a été repéré ainsi que le lien que l’auteur lui a trouvé avec telle ou telle autre période de notre Histoire pour s’en inspirer et nous concocter ces textes. Derrière chaque objet, on sent la recherche effectuée sur l’époque donnée. De même concernant les personnages et les univers dans lesquels ils évoluent, on ressent fortement l’importance du plus petit détail qui vient confirmer au bon moment notre sentiment d’authenticité.

Avec un style enlevé et rythmé (pour ne pas dire « cadencé »), Roland Boudarel nous livre huit nouvelles de belle contenance qu’on pourrait presque qualifier de huit courts romans dont la lecture se fait avec une aisance déconcertante. On passe de l’une à l’autre sans peine et même, au contraire, avec avidité. On en ressort troublé et on se dit que c’est certainement ce que l’auteur a voulu faire. Auquel cas, c’est réussi.

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C
<br /> merci bonne soirée...bz<br /> <br /> <br />
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