Je ferai comme toi, je ne mourrai pas

Publié le par Martine

Anne Tourre est éditrice de livres de voyages. Elle avait seulement 13 ans lorsque sa mère est décédée d'un cancer du sein à l'âge de 48 ans. Cette maladie, son père, sa mère, sa famille ont tout fait pour la cacher à Anne et à sa petite soeur Catou.
Quand, à 36 ans, la jeune femme se découvre une grosseur au sein, elle comprend que cette tumeur maligne s'en prend à présent à elle. Alors, pour rompre la malédiction qui semble s'acharner sur les femmes de sa famille maternelle (puisqu'avant sa mère déjà, sa grand-mère maternelle est décédée d'un cancer du sein avant l'âge de 50 ans), elle décide d'aborder la maladie de face et de tout faire pour la vaincre, quitte à envisager même une mastectomie complète.
Ce récit d'Anne Tourre paru chez Robert Laffont est un témoignage unique et poignant d'une femme atteinte dans ce qu'elle a de plus précieux, son image intime et ce qu'elle en offre aux regards des autres et notamment à celui de son mari, Fabien, et de ses proches.
Elle, qui a souffert de voir sa mère s'affaiblir peu à peu puis décéder sans que personne ne daigne lui apporter la moindre explication, décide de regarder sa maladie en face et de lutter pied à pied avec elle, ne serait-ce que pour montrer à son père que, conformément à la promesse faite des années plus tôt à sa mère, elle continuera à veiller lui.
Il s'agit là à la fois d'un témoignage fort et sensible d'une femme qui refuse de s'avouer vaincue face à son cancer (et cela au prix de lourdes souffrances) et en même temps d'une quête éperdue de reconnaissance en tant qu'individu, fille et femme.
Ce choix de se faire enlever les deux seins (et pas seulement celui qui est atteint), elle l'assume parfaitement et même elle l'exige. C'est son corps et elle entend en disposer selon sa propre volonté, quitte à mettre en danger sa vie de couple. Elle est déterminée à vivre et à rompre ce que sa famille semble considérer comme une fatalité pour offrir à sa fille l'espoir d'une belle vie.
J'ai lu ce récit après avoir découvert le recueil "Sous la plume des femmes" écrit par sept adhérentes du Comité féminin de Haute-Savoie pour le dépistage du cancer du sein en collaboration avec Anne Tourre l'an dernier. Ces textes sont émouvants, sincères et précieux. Ils témoignent de l'importance du dépistage du cancer du sein avec une sorte de pudeur et une grande honnêteté. J'ai retrouvé cette façon d'être dans le récit d'Anne Tourre. C'est beau. C'est vrai. Et tellement magnifique qu'on ne peut rien dire de plus.... 
 
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C
bonne soirée!!!bzbz
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