Rituel suivi de Skin

Publié le par Martine

Passer comme ça sans transition d'une formidable soirée familiale à la présentation de ces deux romans de Mo Hayder parus aux Presses de la Cité, il faut oser! Mais à l'impossible, nul n'est tenu (et surtout pas moi!) et voilà! je m'y risque...


Lorsque j'ai inscrit ce roman pour mon Challenge "Littérature policière sur les cinq continents" organisé par Catherine, j'ai voulu en même temps combler un retard : celui de n'avoir pas lu ce livre l'an dernier alors que je l'avais noté pour mon challenge ABC 2008. Or, il m'est de suite apparu évident en en commençant la lecture que j'en avais effectivement lu une bonne partie et que, je ne sais pour quelle raison, je n'ai pas poursuivi. Ce qui est fort dommage dans la mesure où ce roman parvient à nous captiver au fur et à mesure de son avancée et que le suspense et l'angoisse sont réellement présents et nous imprègnent peu à peu, insidieusement, mais inéluctablement...
A Bristol, en Angleterre, une main est retrouvée dans les méandres du port. Une main humaine sans bras, ni corps à sa suite. Juste une main tranchée net. C'est la plongeuse et sergent Fléa Marley qui a la lourde tâche de la récupérer et de l'analyser.
Le mystère s'épaissit encore lorsque celle-ci constate que cette main a été coupée alors que la victime était de toute évidence toujours vivante.
Alerté, le commissaire de la police criminelle Jack Caffery commence alors, avec Fléa à ses côtés, une enquête des plus ahurissante qui va les mener au comble de l'horreur. Et croyez-moi, la surprise va bien au-delà de ce qu'il est possible d'imaginer au moment du dénouement final.
Ce qui m'a certainement le plus plu dans ce roman, c'est l'analyse des sentiments des deux principaux personnages, leur relation loin d'être la plus simple (surtout avec les secrets qu'apporte avec lui le commissaire Caffery qui vient d'être nommé à Bristol après avoir travaillé longtemps à Londres, des mystères causes de sautes d'humeur et d'interprétations plutôt savoureuses qui nous le rendent d'autant plus attachant!) et le caractère même de Fléa, femme à la fois forte et fragile qui laisse apparaître une sensibilité bien compréhensible tout en faisant montre d'une volonté de caractère admirable.
Tout ceci m'a donc conduit à vouloir poursuivre un peu la rencontre avec ces deux partenaires assez improbables. Ce que j'ai fait en lisant "Skin".


C'est donc avec grand plaisir que j'ai retrouvé l'écriture inventive de Mo Hayder et ses deux personnages phares, le commissaire Caffery et le sergent Marley.
Comme dans "Rituel", l'histoire commence aussi par une découverte, celle, cette fois-ci, du corps d'une femme près d'une voie ferrée située aux abords de Bristol. Alors qu'elle est encore mobilisée par l'enquête très médiatisée que la police, via ses deux principaux protagonistes, a du mener dans "Rituel", celle-ci ne prête d'abord pas grand intérêt à ce qui ressemble beaucoup à un malheureux suicide et c'est d'ailleurs ce qu'elle conclut à la lecture du rapport d'autopsie.
Seulement, certains signes, et pas des moindres finalement, ont le don de titiller la conscience de Jack Caffery qui essaie sans grande réussite, et pour cause, d'attirer l'attention de Fléa Marley dessus sans y parvenir dans l'immédiat.
Engagée dans une tragique histoire familiale, la jeune femme n'a en effet pas la tête à se plonger (c'est le cas de le dire) dans une nouvelle enquête criminelle. Et pourtant...
Bien malgré elle, et alors qu'aucun lien ne semble rapprocher ce qu'elle vit de ce qui est bien le meurtre de la femme retrouvée près de la voie ferrée, Fléa se laisse entraîner dans cette nouvelle recherche qui va la conduire aux limites du supportable. Plus encore, très certainement, que ce qu'elle et le commissaire Caffery ont pu en supporter lors de leur première enquête commune.
Là encore, Mo Hayder maîtrise parfaitement son sujet et nous emmêne à sa suite dans un monde insoupçonnable pour qui a la tête bien sur les épaules. Les tréfonds de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus vil et de plus noir nous sont dépeints avec une justesse impossible à mettre en doute. L'étude psychologique et, à ce stade, psychiatrique que l'auteur nous offre est d'une telle subtilité qu'elle nous tient en haleine presque malgré nous.
Du grand art qui ne peut que susciter une envie latente : celle de vite retrouver ces deux personnages pour les suivre dans de prochaines enquêtes!...

Livres lus pour le challenge "Littérature policière sur les cinq continents" : Europe.
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M
ah martine ! tu donnes vraiment envie de découvrir ces personnages ! moi je suis en train de lire "les confessions d'une accro au shopping", avec la suite, sur un même livre ! gros challenge ! ça me passionne, mais trouver le temps de lire quand on a des tonnes de choses en tête à faire..........pas facile !
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C
bon dimanche bzbz
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