Le vent de laube
Sur la période couvrant les années de 1919 jusqu’à la deuxième guerre mondiale, Le vent de l’aube nous conte l’histoire de Nevart, jeune émigrée arménienne, qui cultive la lavande dans la Drôme. Publié aux Presses de la Cité dans la collection Terres de France production Jeannine Balland, ce roman de Françoise Bourdon nous fait découvrir la vie difficile des émigrés arméniens arrivés en France pour fuir le génocide de 1915, les gestes et le savoir-faire des sériciculteurs (éleveurs de vers à soie) dans les magnaneries de campagne jusqu’à l’étape ultime du moulinage et aussi le développement de la culture de la lavande, patrimoine provençal par excellence. En 1919, pour oublier les atrocités de la guerre et la mort de sa femme et de son fils sous les bombardements, le médecin Paul Mailfait fuit ses Ardennes natales pour venir s’installer auprès de son ami Vincent, sériciculteur prés de Grignan. Là il fait la connaissance de Nevart, jeune et belle arménienne de 17 ans, qui arrive d’Alep et, malgré la différence d’âge qui les sépare, en tombe amoureux. Volontaire et déterminée à s’en sortir, la jeune femme s’installe dans un mazet abandonné et se met à cultiver la lavande sur un lopin de terre caillouteuse. Les années passent au cours desquelles Nevart conforte sa situation professionnelle et financière. Mais la grande Histoire finit par rejoindre la petite. La situation internationale s’assombrit à nouveau. En 1935, la France commence à accueillir les premiers réfugiés venus d’Allemagne. C’est ainsi qu’un beau jour Nevart voit arriver Erich Schwabele, un juif allemand. Aussitôt c’est l’amour fou entre les deux jeunes gens. Mais la guerre éclate et, avec elle, son lot de souffrance et de malheur. J'ai particulièrement apprécié la lecture de ce roman pour sa qualité d’écriture et de style et surtout parce que «cette histoire nous aide à mieux comprendre ce que peut être la vie des émigrés, ces personnes contraintes de tout abandonner pour recommencer une vie nouvelle dans un pays étranger.