Mal de pierres
Ce roman aurait pu figurer dans un des nombreux challenges auxquels je me suis inscrite cette année! Il n'en est rien et c'est peut-être dommage, ou peut-être pas! Il me laisse ainsi le plaisir de nouvelles rencontres livresques!
Et en parlant de rencontres justement, j'ai découvert Milena Agus et son style unique empreint de poésie et de douceur de vivre lors de la sortie de son dernier ouvrage "Mon voisin" que j'ai eu la chance de chroniquer pour Culturofil.
Outre la découverte de la Sardaigne qu'elle nous offre comme un cadeau, Milena Agus nous invite à rencontrer, dans ce "Mal de pierres" qui vient de ressortir au Livre de Poche, une jeune femme étrange, Sarde, au charme discret et imprégnée de mystère. Une femme dont les attitudes nous intriguent, comme si elle ne vivait pas sa vie mais se contentait de la contempler. Comme si tout ce qui la concerne ne la concernait pas vraiment. Cette jeune femme, on s'y attache d'autant plus facilement qu'elle est entourée de personnages auxquels on aimerait bien dire "eh! oh! regardez-la! elle est là!"
Son mari d'abord! qu'elle a épousé visiblement sans que le moindre sentiment d'amour ne se soit installé entre eux. Malgré une prestance évidente, cet homme est bourru et souvent renfermé sur lui-même. Il est là sans y être, et surtout comme si, elle, son épouse, n'y était pas!
Il y a aussi celui que Milena Agus nomme le Rescapé. Qui est-il vraiment, si ce n'est le souvenir d'une brève et belle rencontre?
Et puis, ce fils, cadeau inespéré, au talent inattendu de pianiste, le seul sans doute à la maintenir!
Et enfin, sa petite-fille, celle qui nopus raconte l'histoire en nous ménageant, en nous proposant sa perception de cette jeune femme. Sa vérité? Sans doute celle qu'elle voudrait voir être. Mais est-elle vraiment?
Après avoir lu "Mon voisin", je n'avais qu'une envie : lire ce "Mal de pierres" qui a révélé Milena Agus au grand public. Et je ne le regrette pas. C'est beau. C'est doux, troublant, émouvant, passionné aussi! avec une description de ce village Sarde des plus minutieuses et attentives qui fait qu'on y est! On sent l'odeur des fleurs, de la mer pas loin. On s'en imprègne et on a presque des regrets de devoir refermer ce livre... magique!
Heureusement Milena Agus nous rappelle à l'ordre dans son texte "Comme une funambule" offert à la fin du roman par Le Livre de Poche. Elle écrit pour le plaisir, en secret, comme une évidence. Et cela se ressent...